Il faisait un froid à vous
glacer les os. Dans ces moments, aucun chiffre n’a d’importance. J’avais pris
place dans le confortable fauteuil Adirondack, lequel je prends soin de dégager
depuis le début de l’hiver dans l’éventualité d’une envie irrépressible d’admirer
ou le firmament en pleine nuit ou de laisser le soleil réchauffer mon visage
par un bel après-midi.
Derrière moi, le vent se
jouait des dernières feuilles accrochées à un feuillu pas comme les autres. Le genre
d’exemple de ténacité. Mis à part, je baignais dans un silence absolu,
enveloppée dans un jeté brun bigarré.
On avait annoncé une éclipse
lunaire dans la nuit de dimanche à lundi. Alors qu’une bonne partie du Québec
se dépêtrait dans la tempête, ici, en Abitibi, le ciel offrait un spécial nuit
étoilée. Génial! Comme bien souvent, j’avais noté l’évènement. MA mémoire étant cette faculté qui oublie…
J’avais pris la peine de
mettre une alarme pour être certaine de sortir et, d’une anticipée soirée léthargique
et surtout… surtout, me faire penser de mettre le nez dehors pour observer le
phénomène.
Ce
que je fis.
Ohhh… pas d’une traite bien
sûr. Plutôt à coups d’entrées et de sorties, histoire de retrouver un peu de
chaleur humaine entre chaque avancée de centimètre du voilage de Mme La Lune.
Je me suis amusée à la
photographier au tout début. Rien à voir avec les magnifiques prises que j’ai
vu passer sur internet.
Mais pour moi, l’important
était de me retrouver dehors, l’œil droit rivé vers le ciel, comme au Temps des
années Nunavimmiut (j’ai dû fermer le gauche qui sournoisement lui,
ne faisait qu’éclater la brillance lunaire…).
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