« … Je ne pouvais m’extirper de l’état de béatitude dans lequel je baignais. Avec abandon et sans aucun remords, je remis mes écrits chéris à plus tard. À demain. À après-demain. À… Aujourd’hui! Ça s’expliquait. Je ne voulais pas manquer de Temps pour regarder le lac briller. Pour écouter les oiseaux chanter. Pour observer la valse des flammes du feu de bois. Je voulais… Je voulais profiter de tout jusqu’à en perdre haleine. Jusqu’à la dernière minute. M’en gaver espérant m’en rassasier. Je voulais abuser quoi, de ces pseudos vacances, passées loin de chez-moi. Il y avait quelques semaines de cela, j’avais reçu une offre que j’avais acceptée avec empressement : prendre soin pour quelques jours d’un chien, de trois poules et d’un jardin! Le reste du Temps, je n’avais qu’à jouir du lac, du quai, des arbres grandeur nature, du soleil, des repas pris à l’extérieur, de la présence collée-collée sur ma cuisse, de Selfie, la petite chienne terrier…
« Partir c’est quitter son cocon, ouvrir ses ailes et s’envoler. C’est s’apercevoir qu’on n’est pas les seuls sur la planète, qu’on ne sait pas tout, comme on le pensait. On devient plus humble, plus tolérant, un peu plus intelligent. » P. Fillit