J’avais traversé le village du nord au sud, tant dans le sentier peu balisé des motoneiges à cause de la récente bordée de neige, tant par les rues dégagées. Mon Amie Sue m’avait rejointe sur l’autre versant de la côte du Forum et nous avions fait le reste du trajet côte à côte, laissant les mots prendre leurs places librement. Le ciel était marbré de rose et d’orangé, entrecoupé de bleu et de gris. Un peu plus tôt j’avais prononcé très haut et fort, à l’intérieur de moi : « Merci Mon Dieu de me permettre d’être ici, d’admirer ce ciel, ce lieu … » Et sincèrement, je ne me serais pas vue une seule minute ailleurs qu’ici en ce vingt-trois de décembre… C’était la première fois de l’histoire de Kuujjuaq que l’on allait faire ça . Une partie des habitants du village s’était ramassée tout près de l’Hôtel de Ville, là où trônait majestueuse et immense, que dis-je, une gigantesque et longue épinette effilée d’une trentaine de pieds… Minimum!... Pour l’occasion, on aurait