Le louveteau avait grandi. Était devenu chef de meute. Un jour chassant, il s’était approché d’une cabane perdue en pleine montagne. Un vague souvenir lui était revenu. Celui d’une forme se tenant sur deux pattes qui, une nuit de Noël, lui avait poussé de la viande fumante. Lorsqu’il était sorti de sa cachette après avoir passé la nuit bien au chaud, il n’avait pas été long à retrouver tanière et mère. La louve l’avait accueilli en lui léchant le museau. La louve lui avait partagé ce qu’elle savait sur l’Homme et lui avait recommandé de toujours s’en méfier. Mais lui avait compris, qu’en cette nuit magique, on n’avait pas voulu lui faire de mal. Du haut de son rocher, il le hurla à la lune. Ray, que ses 85 ans pliaient légèrement, quitta le banc recouvert d’une tapisserie aux couleurs élimées et se dirigea vers la porte française à demie-ouverte, laissant deviner la zénitude des lieux. Gaya cuisinait la soupe. Dans l’entrée aux murs or...
« Partir c’est quitter son cocon, ouvrir ses ailes et s’envoler. C’est s’apercevoir qu’on n’est pas les seuls sur la planète, qu’on ne sait pas tout, comme on le pensait. On devient plus humble, plus tolérant, un peu plus intelligent. » P. Fillit