« … La Femme
s’était levée d’un pas traînant. Non pas que la nuit eut été tourbillonnante.
Même qu’au réveil elle avait salué la journée par un habituel
« Namaste » et sans rapport aucun, son regard s’était porté sur
l’objet symbolique accroché au-dessus de la porte de chambre.
Non. Le
traînant au fond d’elle, ne s’expliquait pas. Comme une lourdeur, un trop plein
de rien. Elle avait pourtant toute la liberté souhaitée, s’occupait d’elle-même
à plein Temps, mais dans le secret de ses entrailles, se lovait une minuscule
arête qui lui écorchait le cœur.
Elle fit la
même routine matinale : replacer les draps à peine chiffonnés ;
choisir les vêtements appropriés pour une marche à l’extérieur; déposer la
petite cafetière italienne sur le feu (tient… elle aussi fuyait ce
matin, laissant s’échapper la vapeur avant le Temps…).
Son bol de
fruits-noix-et-granola tenu comme un précieux présent entre les mains, elle
prit place dans ce qui tenait lieu de salon. Là où la fenêtre orientée vers le
Nord laissait pénétrer dans son fort intérieur, les pensées qui meubleraient sa
journée.
Sans
s’expliquer pourquoi, elle sentit le besoin d’immortaliser ce moment. Elle ouvrit
le portable et se mit à table. Comme pour rassasier cette inexplicable faim intérieure.
Comme pour s’en libérer…
Il était trop
tôt pour tout. Elle devait prendre son mal en patience. Peut-être qu’après, dans
une heure peut-être deux, elle irait mieux. Elle laisserait passer ses pensées absurdes
ou irrationnelles, les laisseraient prendre leur envol...
Alors le pesant
géant se ferait douceur et acceptation du « tout-ce-sur-quoi-elle-n’avait-aucun-contrôle ».
Et ça se déposerait
au fond d’elle, tel un pansement sur plaie toujours béante… »
Addenda : était-ce le fait de prendre conscience de tout
ce Temps-qui- passe-sans-que-rien-ne-se-passe qui bouleversa ainsi la Femme ce matin-là?
Ou était-ce le fait de réaliser que son Grand était aujourd’hui, encore plus grand
d’un an?... Nul ne saura jamais…
Commentaires
Vite une belle occasion d'aller au vieux Palais pour la foire aux artisans.
Je ne me suis pas rendue au Vieux Palais, mais à 16h, j'étais à l'église pour assister au Concert de Noël de OSRAT par exemple!
C'était l'anniversaire de ton Grand et je me disais qu'on devrait toujours célébrer les mamans en même temps...
Et les artisans étaient tellement fatigués, il étaient à Amos la veille, à d'autres endroits les fins de semaine précédentes, c'est un véritable marathon pour eux. Ces expositions ont tant de succès!
Pas pour moi les foules. Décidément...