C’était jour de fête pour Papa
Fitzsou. En entrant dans sa chambre en fin d’avant-midi, je l’ai retrouvé,
sourire aux lèvres, à papoter avec le Préposé attitré à son chevet. Il se levait.
Comme d’habitude, je lui ai
rappelé qui j’étais et quel jour on était.
« C’est ta fête! Bonne fêêêête!... Tu as quatre-vingt-dix-sept ans! »
À la manière de Jeune Sœur
Chérie, je me suis penchée pour lui faire un gros câlin. Ça l’a fait rire. Je le
sentais heureux. Joyeux.
D’une main, je lui ai tendu
les ballons flottant autour de moi. Lui montrant le « 9 » et le « 7 »,
je lui dis que si on inversait l’ordre, ça ferait « 79 ».
« Aimerais-tu mieux avoir 79 ans? »
« Non, pas 79… »
Nullement question pour lui, de
revenir en arrière!
J’ai entonné la traditionnelle
mélodie. Avec hésitation, il tenta de battre la mesure avec ses doigts repliés.
Devant les options pour meubler le Temps jusqu’à ce que la soupe soit servie,
soit, jaser, chanter ou se promener, il choisit « chanter ». Sans surprise.
La maladie-de-sa-mémoire le garde un bon vivant, poli et rieur. Les méli-mé-mots qu’il arrive à mettre en
branle dans son cerveau, surprennent, comme encore aujourd’hui, sa réponse à l’endroit
de l’infirmière venue lui souhaiter un « Joyeux anniversaire » :
« J’avais
besoin de ça aujourd’hui, un anniversaire! »
Ben sûr! On en a tous besoin d’au
moins un par année!
« T’as bien raison Papa! On se lance ensemble vers un « 9 »
et un « 8 »???...»
Commentaires
97 ans de souvenirs accumulés, c'est extraordinaire !
Que vous puissiez encore longtemps profiter du sourire radieux qui illumine son visage bienveillant.
Croyez en mes meilleurs sentiments
Une autre année extraordinaire entouré de tous tes proches.
J'apprécie chaque jour qui me donne l'occasion de profiter de sa présence.