Quelle inspiration du moment! Était-ce parce
que je n’avais rien d’autre à me mettre sous les doigts? Peut-être… Peut-être
aussi, voulais-je partager avec vous mes dons d’écornifleuse-de-perron-d’église?…
Je me répète: peut-être… Je vous raconte…
En cette fin de samedi après-midi, mon attention avait soudainement été attirée par des bruits de portières que l’on claque. Et des
voix. Des voix étouffées par la distance, parce que malgré le fait que je sois
littéralement collée sur l’église, il demeure un saint espace entre mon balcon
et les marches menant à l’autel, qu’elles soient nuptiales ou non…
De l’étage, je voyais les voitures qui se garaient
une à une dans le grand stationnement adjacent à l’ancien presbytère. Les gens en-samedi-tés,
empêtrés dans des habits que j’imaginais inconfortables, trop longs, trop
cintrés, s’approchaient lentement des portes du lieu sacré.
Une immense limousine blanche roula l’arc de l’entrée.
« Les parents de la ou du marié. » pensai-je. Suivait derrière,
un autre véhicule, blanc, ancien, orné en front, du traditionnel bouquet de
pureté. De ce dernier s’extirpa avec efforts, la future, enrubannée de voiles
légers.
Je ressentais une certaine gêne à être postée
là. Un air me vint à l’esprit : « Je vous espionne de ma fenêtre… »*…
J’espérais immortaliser le moment pour ensuite raconter. Mais je n’osais pas…
Je redescendis…
À peine une heure plus tard, les cloches se firent
entendre. Plus fort que moi, au pas de course, je repris place derrière la
porte du petit perron de l’étage. Les gens sortaient de l’église. Vint la mariée,
au bras de son époux. J’ouvris la porte doucement, comme si le bruit pouvait
troubler l’instant. J’élevai mon téléphone, et rapidement je figeai la seconde
dans l’espace-Temps.
Puis je restai là, à rêvasser, à ce moment
longtemps espéré dans ma jeune vingtaine, jamais réalisé. Maintenant, dans l’ailleurs,
ceci n’a plus d’importance…
* Offenbach
Addenda : ce n’était pas le premier mariage
auquel j’assistais incognito. Et ce ne serait sûrement pas le dernier. Mais des
autres, rien vous ne saurez…
Commentaires
J'adore.
"Mais des autres, rien vous ne saurai…"
Ayyyyyoyez donc.
À propos: saurai ????
Peut-être après tout, en saurez-vous des bribes... ;-)