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Quand le silence se fait bruyant


Il était à peine 5h30 quand j’ouvris les yeux. Quelque chose d’inhabituel se passait. À l’extérieur, les oiseaux se taisaient, contrairement à leur habitude de jacasser bien avant que le soleil ne se lève. Bizarre…
 
Depuis mon retour, je prenais plaisir à les observer, hauts perchés sur la corniche du clocher de l’église ou au faîte de l’arbre dénudé à droite du balcon de l’étage.  Je suivais leur toilettage à coups de becquetées, se finissant toujours par le lissage de quelques plumes indisciplinées par un doux noroît. 

J’apprivoisais tranquillement leurs couleurs et leurs chants, espérant apercevoir un bon matin, le rouge éclatant d’un cardinal qui viendrait expressément me chanter la pomme. Pour l’instant, peine perdue. Mais je gardais espoir.

Du coup, je réalisai également qu’il ne me parvenait aucun des bruits habituels de la rue. Celle qui inlassablement laissait passer voitures et camionnettes, semblait soudain désertée. Ce n’était pourtant pas jour de fête. Autre bizarrerie…

Fait probant : le silence m’avait réveillée. M’avait extirpée d’un rêve laissant en souvenir, une vague de tristesse sans images. Je m’étais levée, vu que le simple geste de tirer le drap blanc sur moi n’avait pas réussi à me replonger dans le sommeil. Tant pis. Je débuterais mardi ainsi.

Je posai la Bialetti sur la cuisinière et fit chauffer le lait. Lorsque tout fut prêt, je montai à l’étage et pris place dans la fausse Adirondack. Là, sous la fraîcheur du vent, le silence s’enfuit pour laisser place aux bruits. 

Soulagée, je recommençai à prendre le pouls de ce village tant aimé…

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