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Une ville à apprivoiser



J’ai peur de Montréal, de cette grande ville remplie de foules éparpillées. J’ai peur de m’y perdre, de me faire arracher ce sac que je n’ose porter, d’y croiser quelques truands dépenaillés et barbouillés de graffitis cutanés, vous savez les genres qui crient et qui se précipitent vers vous en courant… pour finir par passer bien loin pour rejoindre leurs chums tous aussi tatoués, de l’autre côté de la rue…
 
J’ai peur de me sentir seule dans ce trop grand Montréal, comme le serait une biche déportée au Nunavik… Peur d’y ressentir trop fort le vide de l’inconnu, l’immensité d’un trop plein de n’importe quoi…

En contrepartie,  j’ai déjà osé m’aventurer en pleine nuit dans la forêt, me réfugier dans une talle de feuillus et attendre que s’apaisent mes angoisses. Je n’avais aucune inquiétude à sortir du camp à la noirceur pour me rendre aux… 

Ben là, quand même, je me garde une p’tite gêne…

Je me sentais bien aussi dans ces grands espaces dépouillés de gens, là où l’air circulait librement entre les roseaux, où le vent fouettait les longs épis de blé, où les vagues d’une rivière à l’eau vaseuse frappaient les bords d’un quai abritant quelques gigantesques oiseaux métalliques… 

Mais me voilà là-bas, à circuler avec mon Amie J, d’un centre-ville à un Vieux Port, à admirer des lumières s’allumant une à plusieurs, s’amusant à créer des bijoux erratiques accrochés à d’invisibles cous, suspendus à d’imperceptibles lobes, glissés à d’insensibles doigts…

J’apprends à respirer et à me déplacer d’une même foulée.  Je dégrossis mes peurs et les enferme dans de petits pots que je finirai par laisser flotter sur un fleuve qui ne demande rien de plus que de se faire lui aussi, apprivoiser…

« J’apprendrai à t’aimer, tel que tu es… », aurai-je aimé lui dire. Mais l’heure du départ a sonné trop vite. 

Je me reprendrai…


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