« … Même heure de départ. Un jour de différence. L’Une quittait en
avion hier, alors que l’Autre, nanti de deux gros sacs à dos, embarquait dans
sa voiture ce matin, pour faire un bout de route avant d’attraper lui aussi, un
avion ayant comme destination, un nord-plus-au-nord...
En vingt-quatre heures, l’appart s’est vidé d’un coup!
Mon Grand s’exile une fois de plus, entre Baker Lake et la toundra. Un
trois semaines, éloigné des siens et de ses copains, pour aller explorer un
territoire que l’on dépucelle à grands coups de trous dans le corps.
Un
endroit comme seule la Vie sait nous y mener à l’aveugle…
Pour quelques nuits, nous avions partagé l’espace du mieux qu’on pouvait,
s’inventant des places où dormir. Il y avait des lustres que nous ne nous
étions pas retrouvés tous les trois sous le même toit.
Bonheur…
Ce soir-là, quand j’ai vu les trois serviettes alignées en rang
d’oignon, je n’ai pu résister à la tentation. J’ai cliqué sur « pose ». Je me sentais riche et comblée,
juste à voir pendouiller ces bouts de coton usés à la corde.
Re-Bonheur…
Dans le P’tit Appart redevenu silencieux, j’ai repoussé la routine et suis
allée rencontrer des amies. Au retour, j’en ai profité pour dépoussiérer les
restes de l’été et déplacer quelques meubles. Le genre de changement qui ne
coûte rien et qui sauve des séances chez le psy.
Du moins
je l’espère… »
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