« … J’avais l’impression de revenir à la case départ, sauf que ça
sonnait faux. Car ce matin je n’avais pas roulé la 111 en fin de nuit,
direction aéroport de Val-d’Or, pour m’embarquer vers une quelconque
destination. Non. C’était maintenant au
tour de ma Douceur ma Belle de se faufiler vers… Kuujjuaq!
J’ai insisté pour demeurer auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle passe la
sécurité. Par-delà la grande baie vitrée nous séparant, je lui ai soufflé un
dernier baiser. L’aurevoir.
Je revisitais mentalement les étapes qui se présenteraient à elle.
Immanquablement. L’attente…; l’heure de
vol YVO-YUL; la marche de la porte 28 vers la 17; l’attente… encore…; les
deux-heures-et-quelques de vol YUL-YVP…
La
descente du Boeing 737-400; la marche vers l’aérogare; la foule bigarrée
d’Inuits, de peaux blanches et autres, peu ou très bronzées. Le brouhaha; les
esclandres; les cris de joie; les regards qui se cherchent…
J’ai repris la route. J’avais le cœur pour un allongé, j’ai donc circulé par Rivière-Héva pour surprendre le soleil
levant. J’ai croisé son voile de brume qui s’étiolait sans vent, recouvrant champs
et marais.
Ça m’a donné le goût de prendre un autre tournant. De faire un grand virage
incliné à droite, en ce début de semaine, en ce presque mi-mois de septembre, en
cette fin d’été.
De lever le voile sur l’hier
pour laisser s’écrire l’aujourd’hui.
Puisque toute
bonne chose doit toujours (souvent) avoir une fin… »
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