J’ai souvenir de longues
missives que j’envoyais d’un souffle énamouré jusqu'à ce qui me semblait être à l’époque,
l’autre bout de la terre.
Pourtant,
elles ne se sont jamais envolées beaucoup plus loin que vers Québec ou Sherbrooke…
Qu’est-ce qu’il y en avait
des étapes pour en arriver là! Le choix et l’achat du papier à lettres, la
plume qui étalerait de son encre, les désirs les plus fous.
Quant les pages étaient bleuies
d’existence, je glissais ma précieuse
dans une poche et je marchais vers le bureau de poste. Il était situé tout près
de la Principale, de l’autre côté du pont. Débutait l’attente… De la réponse… Souvent
dans l’espoir insensé, qu’elle viendrait le lendemain…
Le
temps s’arrangeait toujours pour briser les illusions à grands coups de
déraisons.
Quand les réponses
arrivaient enfin, cachées dans des enveloppes colorées, bordées de mots doux, le
cœur battait à se rompre de tous les rêves permis. Mots, d’amours éphémères,
qui s’usèrent et finirent par mourir de toute façon, justement avec ce temps et
la distance…
Ouep!
Dans le bon vieux temps, on apprenait à être patient.
Aujourd’hui, tout va trop
vite. On échange par Facebook ou par messagerie, presque jamais de vive voix. Ce
n’est pas un reproche, seulement une constatation. Comme j’essaie de couper les
moments passés à l’ordinateur, je manque des bouts de vie des gens que j’aime.
Devrais-je
sacrifier écriture, gym, yoga, bénévolat et cinéma pour demeurer branchée?...
Je ne crois pas. Je ne le
veux pas. Quand cette vie nordique me laisse assez d’énergie, j’en profite pour
inviter les Amis à partager un repas, l’apéro ou simplement une placote. Dans
ces moments-là, on se parle entre quatre yeux…
Pourquoi
ne pas revenir de temps en temps, à ce temps où on prenait le temps…
… Je suis à préparer l’envoi
de mes traditionnels vœux de Noël. Sur chacune des feuilles déjà couvertes d’une
écriture électronique, je ne peux m’empêcher d’ajouter un mot ou deux. J’en
aurai une cinquantaine encore cette année, qui partiront du Nunavik,
traverseront les deux tiers du Québec pour, qui sait, peut-être se poser
chez-vous…
Il
ne vous reste qu’à espérer… et à attendre!!!...
« Bien avant, le bon vieux temps »,
Amos, 1968?
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Commentaires
Je ne n'en suis même pas certaine...
On jouait encore à la corde à danser!!!