(Pour vous ce soir, et les soirs à venir, un spécial de Noël: une histoire inachevée, que j'ai commencé à écrire, le 31 décembre... 2011!!! Si la retraite peux-tu arriver que je la finisse!!!...)
Prologue
Marie-Ludivine venait à
peine de retirer le butin qui avait séché sur la ligne lorsque des tonnes de
pluie se déversèrent sur le petit port de pêche de Havre-aux-Anges. Comme tous
les jours précédents d’ailleurs, où le ciel gris et lourd, menaçait à chaque
instant de s’ouvrir les entrailles pour arroser la terre sèche et rouge des
falaises.
Deux semaines déjà que ça
durait. Il fallait compter vite nos pas pour profiter des quelques heures
d’accalmie pour faire les bardas extérieurs.
Elle referma derrière elle
la porte de bois dont l’élan fut ralenti par un ressort posé au tiers
inférieur du cadre de bois. La moustiquaire, bombée par les longues périodes
d’observation de la mer, avait l’air de porter mystères et boules de gomme…
Façon de parler…
Le ponchon glissé sous la
gouttière arrière, débordait depuis plusieurs jours. Elle se servait de l’eau
de pluie pour arroser son petit carré de jardin où poussaient légumes et
verdures qu’elle cannait pour les longs mois d’hiver.
C’était toujours la dernière
goutte qu’elle entendait tomber, clapotis incessant lui ramenant à la vitesse
de l’éclair, les années passées loin de cette réalité. Elle avait vécu très
loin, trop longtemps. Son retour récent aux Îles se passait plutôt bien, n’eut
été du temps qui tardait à se faire beau. Elle s’était larguée dans cette
aventure, tête première, sans trop réfléchir.
Elle ferma les yeux quelques
instants et huma l’air marin d’un seul coup, comme pour s’en gonfler les
poumons jusqu’à éclatement.
Et là, elle se rappela…
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