Dès
le lendemain de sa « fin de non-recevoir» par la mine de Timmins, Théo se
fit engager comme chauffeur pour la compagnie "Taxi Brunet". En quatre jours, il
dut apprendre à parcourir cette ville, qui à l’époque, comptait quelques
15 000 habitants.
Pas
trop évident…
Il
apprécia faire les raccompagnements du quart de jour mais en contrepartie, les
nuits lui furent pénibles. Transportant régulièrement des clients ivres, il lui
arrivait de se faire menacer ou encore les clients grisés par l’alcool, lui
faisaient faussement accroire qu’ils avaient de quoi payer. Une fois à
destination, devant leur manque de collaboration, Théo devait les ramener à la base de taxi, tenter de leur faire
acquitter la course ou en dernier lieu, appeler le patron pour qu’il s’en mêle.
Faut
dire que Théo était de petite taille et n’avait pas la corpulence pour
s’imposer à ces récalcitrants enivrés. Quelques mois plus tard, sans regret, il
tournait la page de son métier de chauffeur de taxi pour aller travailler comme
livreur pour le « CNC », la plus grosse épicerie qu’on trouvait à
Timmins… dans le temps!
Il
y resta jusqu’au printemps de l’année suivante. Il revint en Abitibi, riche seulement,
de ses expériences de vie. Il retrouva avec bonheur, la maison familiale remplie d'une grouillante
marmaille . Son père était de retour, mais les revenus de la ferme demeuraient
malheureusement, toujours aussi minces.
À
son grand regret, il dut reprendre la route des mines pour finalement aboutir
à la « Molybdenite » du village de La Corne.
La
mémoire pouvant parfois jouer des tours (tout le monde sait ça), nous dirons
simplement qu’on en était rendu presque à la moitié des années quarante… Et que déjà il
avait oublié, qu’il avait un jour déclaré, qu’il ne travaillerait plus jamais dans
les mines!
Ce
que l’on peut retenir et dire, c’est qu’il avait du cœur au ventre le Théo. Et à
travers ses mémoires, je crois enfin comprendre, ce qu’il nous a répété tout au
long de son existence :
« Dans
la vie on ne fait pas toujours ce que l’on aime, mais il faut apprendre à aimer
ce que l’on fait. »
Cré
Théo va!...
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