… Le
sentier était à peine visible. Un probable véhicule tout terrain avait couché
en deux lignes parallèles, les hautes herbes jaunies à certains endroits. Pour le
reste et pour l’avoir marché tant de fois avec Méo, je
savais parfaitement où diriger mes pas.
Arrivée
sur le haut de la colline, je pris le Temps d’admirer à ma gauche, le lac qui
s’étendait calme et brillant. Déserté à cette période de l’année, il n’avait
que sa timide beauté à offrir.
Je
retrouvais avec plaisir, l’épi de feuillus, hissés sur la pointe s’avançant
vers l’est. Ils avaient grandi et arboraient fièrement les couleurs de la
troisième saison.
Au loin
par devant, se dressait toujours, de peine et de misère, le vieux hangar de
tôle cabossé.
Je pris
vers l’ouest, tentant de repérer l’ancien chemin, celui menant à la grande
route. J’arrivai à me faufiler tant bien que
mal jusque ce qu’il disparaisse
d’un coup, se camouflant parmi un amoncellement d’aulnes entrelacés.
Consciente
que je devais garder le soleil à ma gauche pour ne pas perdre le sud-ouest, je
me dirigeai du mieux que je pus vers le bruit que faisait la circulation sur la
109. J’avais la tête pleine de brindilles, mes pas s’empêtraient entre les bras
tordus des arbrisseaux.
Je finis par
rejoindre le chemin bordant l’ancienne terre de Grand-Père. Un peu avant le
site de son ancienne maison, je piquai à travers champs, m’amusant à caresser
du bout des doigts les têtes des
graminées se balançant à la même hauteur que
moi.
Je
débouchai enfin sur la piste d’atterrissage gravelée sur laquelle je m’étais
tant promenée. Aux abords de laquelle, j’avais pique-niqué, roulé à vélo, conduit
un gros tracteur à chenilles… Que de souvenirs!
J’ai terminé
ma rando sur le quai retouché. Les hydravions l’ont déserté depuis quelques années,
laissant place à la nouvelle vocation de marina.
Et... Il a rapetissé... Comme on le fait immanquablement, en vieillissant… »
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