Onze heures avait sonné. Était
venu Le Temps pour les « au-revoir », les « À + », les « à
bientôt »…
J’ai voulu envelopper le départ
d’un voile de cet indicible amour maternel, jamais assez exprimé, toujours noyé
sous les non-dits.
J’ai gratifié ma Douceur ma
Belle d’un gros câlin, de bisous et d’un « Bonne route, soyez prudents»…
Ils n’avaient même pas
terminé leur virage à gauche, que déjà, elle me manquait. Ma coloc, ma Puce, ma
lumière. Ma zen fille reprenait la route de sa Vie à des kilomètres de la
mienne.
Ainsi va la Vie…
J’avais, comme souvent (pour
ne pas dire tout le Temps), le cœur en miettes, un confus vague à l’âme,
une onde de tristesse… Je déteste les départs, les séparations. Ça me vide d’une
partie de mon essence. Ça me donne le goût de partir aussi…
J’entends l’appel de l’ailleurs,
celui qui nous pousse à nous dépasser, à sortir de notre zone de confort, de
notre quotidien endimanché.
Je résiste. Il le faut…
Alors j’ai sauté dans mon
auto, et suis partie à la poursuite de mon Jeune Frérot. Histoire de porter
jusqu’à lui, la bonne année…
Alors qu’Ingrid me chantait
son Tokyo, l’accalmie s’est doucement réinstallée. Ça devrait aller...
Après tout, sur le frigo,
les mots me rappelleront chaque jour, et pour les semaines à venir, l’un des
visages de l’amour…
"Mots de départ", Amos, janvier 2016 |
Commentaires
Bien sûr que ça s'est estompée. Les coupures cicatrisent vites quand on se permet de les vivre...