Comme si dans ma Vie, n’avait existé que ce fameux samedi… J’y
reviens encore!
« …Nous étions
arrivés légèrement en avance sur l’horaire prévu. Cela nous donnait le Temps d’aller
fouiner les nouveaux quartiers des expropriés du gigantesque projet minier qui
se retrouvaient, ce jour-là, presqu’ensevelis sous la dernière bordée de neige.
J’étais estomaquée. Pour la première fois, je réalisais ce
qui se tramait vraiment à Malartic, cela depuis déjà plusieurs années.
Après avoir déposé Tendre Neveu et être revenue de mon mini
road trip Chemin du Lac Mourier, j’allai me stationner face à la volée de
marches qui me révèlerait l’ampleur du désastre…
Euhhh… L’ampleur de l’exploitation…
Un trou béant s’ouvrit devant moi. Tout en bas, des dizaines
de machines s’activaient à creuser, transporter, niveler ces roches fraîchement
arrachées de la terre.
J’observai médusée les lentes montées de ces monstres sur
les chemins inventés. Je pris quelques photos. Pour l’histoire.
Lorsque complètement gelée, je redescendis du ciel, je me
demandai comment l’Homme avait pu en arriver à dépenser autant d’argent pour la
seule raison de faire de l’argent???... Ça dépassait mon entendement.
Et ça me dépasse encore… »
"À coeur ouvert", Malartic, janvier 2016 |
Commentaires
J'ai suivi le projet depuis le début, c'était notre première grande mine à ciel ouvert, on avait peur pour notre environnement, pour les conséquences sociales de cette exploitation d'une mine en pleine ville avec tous les bouleversements que ça causait. Je connais des gens à Malartic qui ont fini par céder aux pressions pour être expropriés ailleurs, d'autres ont carrément changé de région, j'ai vu la petite ville minière se déchirer en deux, les pour Osisko Mining et les contre Osisko Mining. J'ai suivi les audiences du BAPE pendant lesquelles les gros camions sans gêne passaient en face avec des maisons qu'ils déménageaient avant l'autorisation et j'aurais pu te dire à l'avance à quelles conclusions ces audiences allaient en venir : l'or est au-dessus de tout...
La fosse, c'est comme une blessure sur la région qu'on aime, une blessure qui ne cicatrisera jamais. En photo, on voit un peu de quoi il s'agit mais en personne, ça saisit.