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Week-end constructif


J’y étais arrivée un peu tardivement. Enfin… pas aussi tôt qu’à mon habitude. À ce camp perdu en pleine talle de trembles dans le P’tit Nord. Il avait fallu que je prenne le Temps de ramasser tout ce dont j’aurais besoin, cela après avoir été échanger en avant-midi, quelques balles avec le patient Ami Mam.

 
À mon arrivée au SylÉmi, force me fut de constater que tout était resté en ordre et qu’aucune souris ne s’était invitée durant mon absence. Un bon départ. Une bonne chose.

Je fis la routine d’ouverture : relever les lamelles de bambou garantissant l’intimité intérieure contre d’éventuels ours fouineurs; ouvrir le propane, sortir les coussins, installer le hamac. 

Le propane… Des odeurs se propagèrent à l’extérieur. J’eus beau vérifier en pulvérisant de l’eau savonneuse sur tous les raccords, je n’arrivai pas à déceler d’où provenait la fuite. Me suis dit que peut-être mon odorat me trompait…

J’avais apporté le livre de Claire Bergeron, « Les amants maudits de Spirit Lake », bouquin auquel je venais à peine de m’enticher, au tiers des pages tournées. J’avais trouvé que l’histoire d’amour avait pris du Temps à se développer, mais là, j’étais en plein dedans. Y replonger devint ma priorité!

Et tournèrent les pages…

Il faisait nuit noire quand je fermai la quatrième de couverture. J’éteignis la lampe frontale et laissai la moiteur du silence m’entraîner vers d’étranges songes…

C’est la lumière du jour qui me tira du sommeil. Je dévalai l’échelle (j’exagère…) et préparai le café dans la fausse Bialetti. J’ouvris le feu. Rien. Inquiète, je sortis vérifier la bonbonne avant de frotter une allumette. La bonbonne était vide. Niet! Mon odorat ne m’avait pas trompé…  
Problème qui sera à régler... prioritairement!

N’ayant plus rien à lire, j’en profitai pour… nettoyer le four, poser les lattes dans la microscopique « salle de bain », réparer la rampe de la mezzanine, photographier ces magnifiques fleurs-rose-dont-j’oublie-toujours-le-nom et qui reviennent, fidèles, chaque année… 

Les heures s’écoulèrent, noyées dans la quiétude boréale.

Fin pm, retour à l’appart – Je me rivai le nez sur un four qui attendait d’être nettoyé (ben oui… pour être certaine que je le ferais, j’avais vaporisé le produit samedi, avant de quitter…). Pas le choix, ce même s’il faisait 31 degrés. J’ai arrosé les plantes qui se mourraient (ici aussi, j’exagère…), et j’ai fini par me convaincre de « choker *» le tennis en fin de journée pour écouter Le soliste… magnifique film, basé sur une histoire vraie, celle de Nathaniel Ayers

Sa musique, son talent, son histoire, ses voix qui lui taraudaient l’intérieur. Touchant. Vrai, authentique. Un réel plaisir en ce dimanche au soir.

À voir. Sans faute.

Mon opinion… Évidemment...

* choker : Manquer de courage / volonté / énergie au dernier moment. 
Source : http://www.laparlure.com/terme/choker/

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