S’il
était vrai qu’il faisait très-trop chaud en ce dimanche de juillet, il faisait
aussi très-trop beau pour rester emmurée. L’idée jaillit d’elle-même, manifeste
évidence. Ainsi fut-il…
Le matin, après avoir échangé
quelques balles (et perdu 7-4-2 au jeu version Australienne),
j’avais tranquillement repris possession du p’tit appart après le départ hâtif
de ma progéniture, ayant pris la route (passage obligé précédant le ciel!
...)
l’une vers le Honduras et l’autre vers le Nunavut. Une fois de plus, reprenaient
les désertions à coup de métronome temporel…
Lorsque l’après-midi se
pointa, vaisselle-et-lessive-faites-et-rangées, il ne resta plus qu’à laisser
s’improviser la Vie. Ce qu’elle fit très rapidement puisque déjà en avant-midi,
avait germé en moi, l’idée de prendre le large avec les moyens du bord,
c’est-à-dire, une pagaie et une veste de flottaison. J’allais retrouver le
vieux kayak rose gisant près des berges de la petite rivière Vassan.
Allez ouste!
Je ne ressentais pas souvent
ces appels soudains de pagayer. Le processus était devenu un peu
compliqué depuis la vente de la maison, celle nichée dans le creux du cul-de-sac. L’eau
n’était plus à portée de pas et l’embarcation était trop lourde pour que je la
trimballe ici et là sur Petit Escape. À regret, je l’avais abandonnée près du
Pont Champagne, sous la bonne garde de Jeune Sœur Chérie.
Cet
après-midi-là, la rivière Vassan n’avait eu qu’à se dérider sous la coque de
mon esquif. Le ciel était clair, les nuages floconneux. Les pales s’enfonçaient
à tour de rôle dans l’eau trouble, faisant lever les cannes veillant au grain
de leurs rejetons. Les hautes herbes régnaient en maître sur les berges envahies par les aulnes. Quelques fleurs de vesce
jargeau (😉) illuminaient la pénombre du sous-bois ici et
là. Ça sentait l’été à plein nez et des souvenirs d’enfance refaisaient surface
à fleur d’eau... À fleur de peau…
Comment avais-je pu trouver qu’il faisait trop chaud?...
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