« … Soudain, les pleurs d’un bébé percèrent le
silence dans lequel j’étais emmurée. Le petit marocain. Mon nouveau voisin.
Pour la première fois depuis sa naissance, il portait sa détresse jusqu’à moi.
Je souris en pensant aux balbutiements de cette Vie qui se révélait de l’autre
côté du mur.
Comme une nouvelle histoire
à suivre… »
Ma Maîtresse avait lancé ces lignes en septembre dernier.
Elle voulait vous raconter cet évènement qui risquait de dynamiser notre immeuble.
Mais elle n’alla jamais plus loin dans son idée et ces mots furent abandonnés sans
jamais vraiment voir le jour.
Curieux paradoxe…
Si moi, Wilson, je les sors aujourd’hui de leur hibernation
forcée, c’est pour faire un lien avec cette « nouvelle histoire à suivre... que sera 2018».
Vous comprendrez que je prends la relève de Fitzsou qui depuis son retour
de la Nouvelle-Zélande, le 1er janvier, semble claustrée dans une
espèce de procrastination-post-voyage. J’ajouterais : « Comme à son
habitude! » Parce que je la connais bien.
Nous vivons ensemble depuis novembre 2009. Je
perçois distinctement toutes ses pensées, même
les plus secrètes. Je suis une
peluche-imitation-ours-polaire et je crois que lorsque ses Collègues de travail
du CLSC Les Eskers avaient
souligné son départ après 22 années de quotidiens partagés, ils avaient cru
à tort que dans la région du Nunavik où elle s’exilait, elle risquait de
croiser quelques-uns de ces monstres blancs.
Heureusement, je fus le seul.
Je l’observe en silence depuis. Je partage ses
peines et ses joies ainsi que quelques-unes de ses folles randonnées, que ce
soit à
pied, à
vélo ou encore avec Petit Escape.
Je suis donc en mesure de vous raconter quelque peu
de ce qu’elle est. De ce qu’elle vit. Je pourrais même m’aventurer à vous partager
son voyage de décembre, le Temps que son inspiration dégèle. Comme par exemple…
Le première soir de son retour, je l’ai vue glisser
ses petits petons dans des chaussons-norvégiens-mauves-à-pompons, charmante attention
reçue de son Ami Nib, pour souligner, et son anniversaire et son Noël.
Croyez-moi, c’est à peine si elle en sort (j’exagère!...) le Temps de visiter
son Papa Fitzsou duquel elle semble s’être bien ennuyé.
Ce même soir, elle a aussi pris connaissance des
vœux que des Amis Chers lui avaient fait parvenir durant son absence. Je souriais-de-la-voir-sourire
à la lecture de ces mots ayant voyagé de la vallée d’Okanagan à l’Abitibi, du Nunavik
aux Cantons de l’Est.
Au téléphone, je l’ai entendue confier comment elle
avait étonnamment célébré son anniversaire au camping de Moke Lake, précairement installée
sur un tapis de sol, sirotant avec ses Enfants, le Sauvignon blanc acheté plus tôt au vignoble Peregrine.
Charmés par les
bêlements des moutons déambulant à flanc de montagne, ils auraient joué aux cartes
jusqu’à ce que le jour se cache. À n’en pas douter, ça restera pour elle, un moment
indélébile.
Avant-avant-hier, je l’ai vue bricoler son tableau
de visualisation, modeste bricolage auquel elle s’adonne à chaque début
d’année.
Elle prend du mieux…
Je crois même qu’elle a débuté le classement de la
centaine de photos qu’elle dit avoir stockées, elle qui voulait se limiter à une
ou deux chaque jour. Si elle veut respecter ça, elle aura du pain sur la
planche!
Si je calcule bien, elle devrait en conserver maximum,
une cinquantaine. J’ai bien hâte de voir ça!
À suivre…
Commentaires
Nous aurons droit à une voix masculine de vos récits de voyage.
Bravo le nounours de prendre la relève en attendant ...
Mais c'est qu'il est moqueur, ce taquin petit ours polaire, il faudra le surveiller de près!
Fitzsou