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Samedi-z-ait rien


J’avais laissé les minutes s’étioler lamentablement jusqu’à en ressentir un insidieux cafard. Le Temps était à la pluie, j’attendais le soleil promis en après-midi. Aller marcher ne me disait rien…
 
Après avoir une fois de plus vidé et re-rempli le sac à dos suivant certaines recommandations de l’Amie Céc, l’envie-de-rien plus forte que tout, je montai m’étendre pour un trente minutes de sieste. Privilège de retraitée. J’arrivai tant bien que mal à faire le vide quelques instants. 

Le retrait de ce quotidien quelque peu maussade m’ayant permis de remettre le pendule de l’humeur à l’heure, je me levai d’un bond avec la ferme intention de me payer une marche sans sac ni bâtons. Il était 15h mais prendre l’air chasserait le reste de morosité.

Dès que je mis le pied sur le trottoir, coup de klaxon! Un Homme casquette sur l’œil, m’envoya la main. C’était le Mari de Lod. Curieuse coïncidence que le passage de ces nouveaux Amis, justement à ce moment. 

Je souris intérieurement en empruntant la Montée du village. Si j’avais dormi 5 minutes de plus, ou si j’avais décidé de ne pas sortir, je les aurais manqués

Environ un kilomètre plus loin, je vois une Dame marchant de l’autre côté de la route. Tout à coup, elle rebrousse chemin. Je me mets donc à la suivre et ayant un pas légèrement plus rapide, je la rattrape. 

J’engage… J’engage quoi? Eh oui! La conversation!

« Désolée de vous suivre ainsi… c’est tannant n’est-ce pas? »
« Pas d’importance, je recommence à marcher après quelques problèmes de santé. » Et bla-bla-bla…

Je souris intérieurement… Si j’avais dormi 5 minutes de plus, ou si j’avais décidé de ne pas sortir, je l’aurais manquée… 

Elle m’a entraînée dans le verger voisin de chez-elle après m’avoir présentée au Jeune Propriétaire, à sa Mère et au Garçonnet pouvant très bien jouer le rôle de fils et/ou de petit-fils. C’était tellement calme et zen comparé à longer le bord de la route! Pur bonheur! Ça nous a permis d’observer l’apparition de quelques minuscules boutons rosés dans les arbres fruitiers. Ça s’en vient.

 « Dans une semaine, si la température est bonne. » avait dit la Mère.

Je souris intérieurement… Si j’avais dormi 5 minutes de plus, ou si j’avais décidé de ne pas sortir, j’aurais manqué tout ça… 

Nous avons remonté le rang du Domaine jusqu’à la vieille école de rang, transformée en coquette habitation. Nous avons longé un terrain de golf privé de 9 trous. Rien de moins. L’Amie Nil me disait qu’apparemment, nous étions dans l’un des plus beaux rangs de St-Joseph-du-Lac. À ce que je voyais, je la croyais. 

Nous avons échangé noms et numéros de cell. J’ai maintenant une personne de plus avec qui j’aurai la possibilité de marcher. Et je connais dorénavant, qui habite l’intersection Montée du Village et rang du Domaine! 

Je souris intérieurement… Si j’avais dormi 5 minutes de plus, ou si j’avais décidé de ne pas sortir, j’aurais manqué tout ça… 

Arrivée près des Du Repos, Monsieur Ronald est dehors avec un homme qu’il s’empresse de me présenter. Salutations d’usage et poignée de mains. Mme Bella entrouvre la porte pour me saluer. Je jase un peu et poursuit mon chemin.

… Je souriais intérieurement... Si j’avais dormi 5 minutes de plus, ou si j’avais décidé de ne pas sortir, je les aurais manqués…
"En attendant celles des pommiers", St-Joseph-du-Lac, mai 2019

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