La
nuit avait revêtu cette couleur nuancée de l’obscurité partant du noir ébène pour
se dégrader jusqu’au gris anthracite. L’atmosphère semblait suspendue, comme si
son air avait été soufflé par le vent de l’est, présent quelques heures plus tôt.
La neige s’était accumulée dans les rues, sur les trottoirs, rendant toute
déambulation difficile.
Mais j’aimais ça! Ciel que j’aimais ça!...
Rien
n’avait laissé présager cette avalanche de précipitation glacée ressemblant à s’y
m’éprendre à du sucre glace. Fluide, souple, légère. Et blanche, si blanche.
Dans
la ruelle près de chez-moi, là où j’entraînai Gros Méo pour soulager son besoin
de besoin, j’avais eu l’impression de
pénétrer un autre monde, un monde interdit, mystérieux. Le monde de la nuit.
Je
fis exprès pour laisser traîner mes pieds dans cette mousse de latté imaginaire,
comme si tout à coup, elle pouvait avoir le pouvoir d’immobiliser le Temps. J’aurais
adopté cet irréel moment pour longtemps. Tout le Temps…
L’éternité…
Je
l’ai déjà écrit, j’aime l’hiver tout en détestant avoir froid. Mais ce soir, je
n’étais pas transie. J’avais l’esprit en paix, sentiment aussi léger que la
poudre qui recouvrait le sol sur plusieurs centimètres. Comme si, j’avais
simplement eu…
… une petite crotte de bonheur
accrochée au fond de mon cœur…
"Pur bonheur", Amos, décembre 2014 |
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