Levée tôt, je cherchais désespérément une place au soleil (même si dehors le temps était nuageux). J’ai fini par tirer le banc du « quêteux » devant la porte, le seul endroit de la maison, réalisai-je, où je pouvais me perdre dans la blancheur figée que m’offrait le lac tout en étant assise.
Je grattais d’une main le cou de mon Méo, trop heureux de se laisser faire, pas tant par moi, sa Maîtresse, que par un « quelqu’un ». Le café était goûteux, Dave Matthews me serinait ses airs dans les oreilles, gonflant mon cœur du coup… malgré ses rythmes…
J’avais vaguement conscience qu’assise là, je débutais une espèce de deuil : deuil d’une vie passée date, deuil d’une maison qui malgré tout le bonheur qu’elle m’avait apportée, me laissait un goût amer et une lourdeur en ce doux matin de février.
Parce que je dois prendre une décision par rapport à elle, elle que j’ai tant bien que mal, et après moult avaries (qui n’en finissent plus de finir), rafistolée, cajolée et aimée. Cinquante-quatre hivers qu’elle a cette maison, justement… Mais son toit laisse encore glisser quelques larmes de Dieu à l’intérieur et ses murs n’offrent pas beaucoup de résistance contre la froidure. Après voir lu Francine Ruel et son « Bonheur es-tu là? » ainsi que « L’escapade sans retour de Sophie Parent » de Mylène Gilbert-Dumas, j’ai l’impression de m’être inventée aussi, au fil des années, une histoire d’amour avec la petite maison blanche aux volets bleus acier.
« Méo me regarde puis tourne sa tête de chien brillant vers l’extérieur. Il semble me dire qu’il est maintenant grand temps… »
Photo : « Il était une fois un gîte et son Fleuve… », L’Islet-sur-Mer, février 2012
Je grattais d’une main le cou de mon Méo, trop heureux de se laisser faire, pas tant par moi, sa Maîtresse, que par un « quelqu’un ». Le café était goûteux, Dave Matthews me serinait ses airs dans les oreilles, gonflant mon cœur du coup… malgré ses rythmes…
J’avais vaguement conscience qu’assise là, je débutais une espèce de deuil : deuil d’une vie passée date, deuil d’une maison qui malgré tout le bonheur qu’elle m’avait apportée, me laissait un goût amer et une lourdeur en ce doux matin de février.
Parce que je dois prendre une décision par rapport à elle, elle que j’ai tant bien que mal, et après moult avaries (qui n’en finissent plus de finir), rafistolée, cajolée et aimée. Cinquante-quatre hivers qu’elle a cette maison, justement… Mais son toit laisse encore glisser quelques larmes de Dieu à l’intérieur et ses murs n’offrent pas beaucoup de résistance contre la froidure. Après voir lu Francine Ruel et son « Bonheur es-tu là? » ainsi que « L’escapade sans retour de Sophie Parent » de Mylène Gilbert-Dumas, j’ai l’impression de m’être inventée aussi, au fil des années, une histoire d’amour avec la petite maison blanche aux volets bleus acier.
La peur qui m’habite ce matin, n’est pas tant de m’en séparer comme du « ce qui deviendra mon point de chute » si jamais je la laisse aller… Et puis j’ai appris hier, que mon long quai connaîtrait bientôt sa deuxième vie. Après tout ça, je me demande ce qui pourrait encore me retenir ici. Je me sens comme un arbre à moitié déraciné par un orage, qui lui aussi, n’en finit plus de finir, arbre qui hésite entre accepter de tourner la page et se laisser transformer en un « quelque chose » qui vieillirait bien ou résister encore en laissant pendouiller ses quelques racines en terre tout en sachant qu’il ne sera jamais plus qu’un arbre à demi-déraciné…
« Méo me regarde puis tourne sa tête de chien brillant vers l’extérieur. Il semble me dire qu’il est maintenant grand temps… »
Photo : « Il était une fois un gîte et son Fleuve… », L’Islet-sur-Mer, février 2012
Commentaires
Il y a plus d'un terreau fertile...
Ce qui s'est vécu là restera toujours bien vivant dans ton coeur. Ce lieu est habité à tout jamais.