Le chant des oiseaux m’avait
sortie tôt d’une nuit où les rêves s’étaient poussés. N’entendant pas de
tambourinement à la fenêtre, j’en avais déduit que la pluie s’était elle aussi
enfuie. Tant mieux : je pourrais imperméabiliser
le pantalon de randonnée en toute quiétude.
J’avais coulé le café et
décidé que le gris de dehors inspirait la cuisson d’un pain. La radio jouait ses
airs en catimini. Pendant que je pétrissais la boule de pâte, une
chanson de Paul Piché me ramena trente-deux ans en arrière : c’était
celle que je fredonnais à mon Grand ces nuits où le sommeil se dérobait.
…
J’essayais de continuer à compter les savants pliages tout en étant attentive aux
paroles de M. Piché. Une onde d’émotions me traversa, ajoutant quelques gouttes
d’eau salé à ce qui serait mon pain quotidien…
« Juste avant d' fermer la porte/J'
me d'mandais c' que j'oubliais/J'ai touché à toutes mes poches/Pour comprendre
que c' qui m' manquait/C'était ni ma guitare/Ni un quelconque médicament/Pour
soulager quelque souffrance/Ou pour faire passer le temps/Pis tout au long de
l'escalier/Que j'ai descendu lentement/Parce que sans raison j'aurais r'monté/Parce
que sans raison j'allais devant/J'étais tout à l'envers/Parce que c' qui
manquait/C'était par en-dedans/J' me sentais seul comme une rivière/Abandonnée
par des enfants.
Et pis le temps prenait son temps/Prenait le mien sur son chemin/Sans s'arrêter, sans m'oublier/Sans oublier de m'essouffler/Y a pas longtemps j'étais petit/Me voilà jeune et plutôt grand/Assez pour voir que l'on vieillit/Même en amour, même au printemps/Alors voilà je me décris/Dans une drôle de position/Les yeux pochés et le bedon/La bière sera pas la solution/J'aimerais plutôt que cette chanson/Puisque c'est de ma vie qu'il est question/Finisse un soir dans ma maison/Sur un bel air d'accordéon.
Pis les enfants c'est pas vraiment vraiment méchant/Ça peut mal faire, mal faire de temps en temps/Ça peut cracher, ça peut mentir, ça peut voler
/Au fond, ça peut faire tout c' qu'on leur apprend.
Mais une belle fin à cette chanson/M'impose de dire c' que j'aurais dit/Si j'avais pas changé d'avis/Sur le pourquoi de mes ennuis/Ben oui, j'allais pour me sauver/Vous dire comment faut être indépendant/Des sentiments de ceux qu'on aime/Pour sauver l' monde de ses problèmes/Qu'y fallait surtout pas pleurer/Qu'à l'autre chanson j' m'étais trompé/Comme si l'amour pouvait m'empêcher/De donner mon temps aux pauvres gens/Mais les héros c'est pas gratis/Ça s' trompe jamais, c't'indépendant/La gloire paie pour les sacrifices/Le pouvoir soulage leurs tourments.
Et pis le temps prenait son temps/Prenait le mien sur son chemin/Sans s'arrêter, sans m'oublier/Sans oublier de m'essouffler/Y a pas longtemps j'étais petit/Me voilà jeune et plutôt grand/Assez pour voir que l'on vieillit/Même en amour, même au printemps/Alors voilà je me décris/Dans une drôle de position/Les yeux pochés et le bedon/La bière sera pas la solution/J'aimerais plutôt que cette chanson/Puisque c'est de ma vie qu'il est question/Finisse un soir dans ma maison/Sur un bel air d'accordéon.
Pis les enfants c'est pas vraiment vraiment méchant/Ça peut mal faire, mal faire de temps en temps/Ça peut cracher, ça peut mentir, ça peut voler
/Au fond, ça peut faire tout c' qu'on leur apprend.
Mais une belle fin à cette chanson/M'impose de dire c' que j'aurais dit/Si j'avais pas changé d'avis/Sur le pourquoi de mes ennuis/Ben oui, j'allais pour me sauver/Vous dire comment faut être indépendant/Des sentiments de ceux qu'on aime/Pour sauver l' monde de ses problèmes/Qu'y fallait surtout pas pleurer/Qu'à l'autre chanson j' m'étais trompé/Comme si l'amour pouvait m'empêcher/De donner mon temps aux pauvres gens/Mais les héros c'est pas gratis/Ça s' trompe jamais, c't'indépendant/La gloire paie pour les sacrifices/Le pouvoir soulage leurs tourments.
Ben oui, c'est vous qui auriez pleuré/Avec
c' que j'aurais composé/Mais c't’une manière de s' faire aimer/Quand ceux qu'on
aime veulent pas marcher/J' les ai boudés, y ont pas mordu/J' les ai quittés, y
ont pas bougé/J' me suis fait peur, j' me suis tordu/Quand j'ai compris ben chu
r'venu.
J' les ai boudés, y ont pas mordu/J'
les ai quittés, y ont pas bougé/J' me suis fait peur, j' me suis tordu/Quand
j'ai compris ben chu r'venu.
Quand j'ai compris que j' faisais/Un
très très grand détour/Pour aboutir seul dans un escalier/
J' vous apprends rien quand j' dis/Qu'on est rien sans amour/Pour aider l' monde faut savoir être aimé/J' vous apprends rien quand j' dis/Qu'on est rien sans amour/Pour aider l' monde faut savoir être aimé… »
J' vous apprends rien quand j' dis/Qu'on est rien sans amour/Pour aider l' monde faut savoir être aimé/J' vous apprends rien quand j' dis/Qu'on est rien sans amour/Pour aider l' monde faut savoir être aimé… »
L’escalier,
paroles et musique: Paul Piché
addenda: sûrement pas la première fois que je vous partage cette chanson depuis 2008... et ce ne sera probablement pas la dernière...
addenda: sûrement pas la première fois que je vous partage cette chanson depuis 2008... et ce ne sera probablement pas la dernière...
Commentaires
C'est un peu comme ce classique, « Le Petit Prince » de St-Exupéry. À chaque fois qu'on le relit, à des âges différents, on le comprend plus profondément… et autrement!