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Le chant des oies


J’avais entrouvert la fenêtre de la chambre, sur la nuitée amossoise. J’entendais de lointains bruits de Vie. Des passages sur route fréquentée. Je me demandais si le changement d’air ne créerait pas diversion involontaire et non souhaitable de mon sommeil. Il n’en fut rien. 
 
L’air frais s’infiltra lentement dans l’espace où je reposais. La journée avait été bonne : un repas pris avec ma Meilleure Amie; l’étalage et le triage de ce qui composerait le matériel pseudo essentiel pour la prochaine randonnée; une longue marche vers St-Mathieu d’Harricana avec l’Amie Lib pour aller retrouver Petit Escape qui se payait l’habituelle résurrection printanière. 

J’avais l’impression, comme l’ourse qui sort de sa léthargie au printemps, de respirer enfin autre chose que l’hiver.

J’ai plongé au pays des rêves, tête première. J’y fus ballotée au gré de scénarios invraisemblables, ne laissant aucun souvenir au réveil. 

As usual

Sur les petites heures du matin, les yeux encore fermés sur la nuit, je les ai entendues. J’étais certaine qu’elles venaient de quitter leur sécurité pour s’envoler vers leur petit-déjeuner.

Pendant des années, habitant les berges de l’Harricana, je les ai entendues prendre leur envol, à l’heure où le soleil se lève. Ça me replongeait dans d’agréables souvenirs.

Pour les avoir tant photographiées sur le territoire abitibien, un court instant, je me suis demandée où je pourrais bien en retrouver quelques-unes...

Les voici. Incertaine de l’endroit exact où je les avais observées, elles avaient eu la décence d’attendre un peu avant de fuir plus au nord…


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