Mardi – Un Jour, pas
complètement Rose, juste nimbé subtilement de quelques mots: « Collecte de
sang ». C’était prévu dans l’après-midi, au Théâtre des Eskers. Voisin de
chez-nous. Aucune raison plausible de ne pas y aller. Gros bon sang sens!
J’ai donc profité de l’avant-midi pour écrire et épousseter. Parce que je
savais que je serais en pseudo repos en pm…
Quand
j’ai ce genre de défaite, c’est comme si je replongeais dans ma jeunesse, dans
ces jours où, malade, je restais à la maison. De la chambre, je profitais des
bruits quotidiens, des bruissements de va-et-vient de Maman Fitzsou et du son
étouffé du poste de radio. À l’heure des repas, les odeurs provenant de la
cuisine, suffisaient généralement, à calmer mes maux. Y’avait quelque chose de tellement
réconfortant, de rassurant, dans ces moments d’oisiveté forcée.
13h30 – Je me présente devant
la longue table où je deviens, pour les minutes à suivre, un numéro.
Attente.
Appel. Court instant passé avec un Homme Charmant, dont la raison
d’être consiste à s’assurer que j’aie suffisamment de globules rouges attitrés
au transport de l’oxygène pour faire un don. Précieuses minutes grapillées à
l’inattendu. Après quelques rires échangés, c’est sur un « Bonne St-Valentin » qu’il m’a
laissée poursuivre mon chemin. Je me suis retournée en souriant pour lui
souhaiter la pareille. Surprenant dans un tel contexte, mais combien plaisant…
Attente.
Appel. Devant l’écran d’ordinateur, j’hésite. Instantanément, une
tête se penche par-dessus mon épaule.
Attente.
Appel. Je serai la prochaine.
Attente.
Appel. Ça y est. J’emboîte docilement le pas à la Dame qui
s’occupera de vérifier entre autres, si je ne me suis pas injectée quelque
drogue illicite par voie intraveineuse (!).
Puis j’y accède enfin, à ce trône, cette chaise en-creux-de-rein, positionnée
à côté de l’attirail pompeux.
Cinq-minutes-quarante-cinq-secondes
plus tard, 450ml de mon bon sang se retrouve emprisonné dans une pochette
de plastique. Suit une courte séance de relaxation et la collation où je me
retrouve à piquer une jasette avec une connaissance de longue date.
L’après-midi est bien avancé quand je traverse le grand stationnement à sens
inverse. Une pensée me vient…
Reste
à souhaiter que le jour où ce don servira, le dénouement soit des plus heureux...
« Donner
au suivant », Amos, mars 2018
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Commentaires
Bravo à vous !
Si j'en ai parlé, c'est dans l'espoir d'encourager ceux-celles qui lisent ce blogue à en faire autant une prochaine fois...