Je ne me souvenais plus
depuis quand « elle » faisait partie de mon univers. Fréquemment dans
les conversations entre amis, je la brandissais comme une épée, pour m’en
servir à mon corps défendant, pour tenter
de convaincre, pour tenter de ME convaincre…
Jusqu’à
ce samedi soir…
Souper entre Amies. En
plein cœur de discussion, je sortis mon arme, voulant y croire une fois de plus,
tout en sachant que je l’utilisais en porte-à-faux…
Du moins ce soir-là. Avec toute l’ardeur que j’avais mise sur le préambule, et
avec l’aide des mots de l’Amie F, l’évidence me sauta aux yeux, atteignant d’une
droite mon génie…
« Que sais-je de la passion? Comment puis-je
me targuer de rester ici pour « elle » et clamer haut et fort que
lorsque « elle » me quittera, je partirai? Comment puis-je oser
croire si fort en mes propres sornettes? »
Ce soir-là, je suis tombée
en bas de ma chaise. J’ai reconnu que passion
sonnait faux, que je devais plutôt à ma détermination, ma motivation, ma
volonté, mon courage, d’Être… ici. J’ai compris que ce qui me faisait vibrer c’étaient
les sourires des gens, leurs bonjours, leurs poignées de main.
Et de ce temps-là…
… j’ai bien besoin de
retrouver un peu de cette chaleur… humaine, faire piquer ma curiosité plutôt
que ma peau… Besoin d’entendre fuser des rires, comprendre que je peux encore
me fier à mon jugement, réaliser que je peux encore aider…
Pour le moment, voilà
bien où elle est passée cette passion…
Commentaires
Le temps qui te sépare d'une éventuelle retraite te servira à être à l'écoute de ce qui t'emballe et t'enthousiame encore, de ce qui te conviendra vraiment plus dans un proche avenir.
On n'imaqine jamais jusqu'à quel point l'obligation et l'habitude de gagner sa vie mobilise le meilleur de soi, c'est souvent après qu'on peut mesure l'ampleur de la « libération ».
Je te souhaite d'en arriver là très bientôt et d'ici là, de remettre de la passion dans ta vie.
Ce que j'ai fait dans un autre ailleurs, me faisait escalader des montagnes de valorisation personnelle, ce que je ne retrouve pas ou très peu ici.
Fort probable que tout ça ne soit aussi que passager, sorte d'écoeurite pré-vacances, état secondaire assez fréquemment rencontré chez les travailleurs nordiques...
T'inquiète: je retrousserai bien mes manches le moment venu pour continuer à faire ce pourquoi je suis ici.
Et ne crains rien, je le ferai avec la même fierté Abitibienne que tout ce que j'ai pu faire dans ma vie...
J'enregistre les mots de ton deuxième paragraphe. Qui plus est, j'aurai quatre belles semaines dont quelques unes face à la mer, pour songer à tout cela...
Promis, je te tiens au courant des développements...
;-)