… ce 19 était un dimanche…
L’heure
du souper était passée. Je finissais de cuire des biscuits aux brisures de chocolat en même temps que je me préparais à
laver la vaisselle quand le téléphone sonna. Je reconnus la voix de Papa Fitzsou.
Une voix inhabituelle, chargée d’inquiétude, de peur, de désarroi… «Viens voir ta Mère, ça fait deux fois qu’elle perd connaissance aujourd’hui… »
« J’arrive... »
Sans
trop réfléchir, je ramasse sphygmomanomètre* et stéthoscope et je prends la
route 109, vers le Nord... J’ai 10 kilomètres à faire. Arrivée à la maison
de mes Parents, je vois mon Père qui va et vient dans sa cuisine d’un pas
nerveux, ma Mère encore assise dans l'imposante chaise berçante d’antan, le teint
grisâtre, inanimée...
Quinze ans aujourd’hui qu’Elle
est partie... Elle était bien trop jeune.
Mais y
a-t-il seulement un âge qui ne l’est pas quand il s’agit des gens qu’on
aime?...
… En revenant de l’hôpital
ce soir-là, je me suis assise dehors avec mon Jeune Frérot. On s’est souvenu… L’orage
grondait, il pleuvait des clous…
…
Son cœur avait lâché… Les nôtres étaient en mille morceaux, déchirés par la
tristesse…
Pour toi Maman Fitzsou, un grand champ fleuri du Bas du Fleuve…
* appareil à pression
Commentaires
Dans le fond quand on écrit, il s'agit de laisser flotter nos doigts sur une mer de lettres et laisser notre coeur "boussoler"...