J’avais
ouï dire que nous aurions presque la plus belle et la plus chaude journée de
tout le Québec. Mis à part peut-être quelques villages de la Baie-James, le
Nord du Québec était la place à vivre en cet avant-dernier jour de juin. Il
était grandement temps! Comme la source était fiable, j’ai joué le jeu.
Il
y avait à peine une once de vent quand je mis le nez dehors en début d’après-midi.
J’avais revêtu une longue jupe à volants, le genre qui danse à chaque enjambée
et j’avais osé un chemisier léger de soie grège. D’un pas allègre, je me suis
dirigée vers le bas du village, cadençant mes pas sur la musique de Mr Phillips*…
Mais
l’été ne pourra pas être que cela. J’ai besoin de beaucoup plus. Je veux sentir
à nouveau ce souffle chaud sur ma peau. Fermer les yeux sous l’éclat de cette
immense boule jaune suspendue entre le néant et la terre. Laisser ma chair se
colorer d’un brun doré…
Je
veux que demain soit encore plus beau afin d’avoir l’audace de sortir mon vélo
et de reprendre la route du lac Stewart. Aller voir si quelques oiseaux
métalliques n’y auraient pas fait leur nid…
Je
veux me laisser caresser encore et encore, par la chaleur, venue de si loin que
ce serait un affront que de vouloir continuer à s’emmitoufler sous des mètres
de tissu.
Aujourd’hui,
j’étais comme une plante en manque, et j’ai eu le goût de me saouler de ce beau
temps.
J’espère
juste que demain, je n’aurai pas la gueule de bois!!!
Commentaires
Une excellente journée de vélo!