Dimanche : après une
vraie bonne nuit de sommeil, j’entrouvris les lamelles du store pour jeter
un premier œil sur le plein soleil annoncé la veille. Mon cerveau s’imprégna de
l’image de flottille nuageuse sur fond de ciel. Ça tua sur le coup l’envie fiévreuse
ressentie de repartir à vélo ce jour-là.
Mais…
Pendant que je « parlais-parlais, jasais-jasais »
avec ma Bonne Fée, de minutes en minutes, j’apercevais du coin de mon deuxième œil, la ouate céleste se dissiper pour ne
laisser qu’un beaucoup trop de bleu. Impossible de résister! Ainsi donc, juste
un peu avant l’heure du dîner, l’envie me pris, et de un, de m’habiller, et
de deux… d’aller pédaler! Je me préparai un goûter léger composé de pain, de
fromages et de raisins, et j’anticipai d’avance l’endroit où j’irais le
déguster. Ce serait là, tout près de l’eau gelée, sur cette minuscule galerie, seul
endroit de luxe dont je pouvais disposer tout au bout du chemin du Lac Stewart.
En mettant le nez dehors,
je fus surprise par l’effort que mettait le vent afin me dissuader de remplacer
ma procrastination légendaire par de l’action. Je tins bon mon bout…
L’effort fut appliqué du
début à la mi-chemin. Il me fallut une heure pour pédaler jusqu’au lac. Il m’en
prit une de plus pour manger et faire la sieste sur mon improvisé et étroit lit
de camp. Le moment était zen et relax juste à point du moins, jusqu’à ce que se
pointe un véhicule utilitaire rempli à craquer de bons vivants, dont l’un tomba sur le champ, instantanément et éperdument amoureux
de moi !!!!!...
Que
pouvais-je y faire?...
Après avoir serré les
mains de Jacob (?), d’Alec et d’Uncle Willie, jasé un peu du beau temps et des
ballades du dimanche, ils reprirent la route sans grabuge. Je m’étendis à
nouveau et j’atteignais presque le nirvana quand un léger crissement de pneus me
fit rouvrir les yeux. J’aperçus Collègue D qui dévalait la pente légère menant
au refuge. Nous jasâmes de tout et de rien et reprirent environ une demi-heure
plus tard, la route du retour, avec un bon et favorable vent de dos. Jusqu’à ce
que…
… Oh Ciel! Les dernières
montées de la ballade, avec le même bon vent de face du départ, firent pulser
les battements de mon cœur jusque dans mes joues! À bout de souffle, les joues
rougies par l’effort (curieusement je n’avais aucun doute là-dessus),
j’atteignis
le haut de la côte avec toute la dignité laquelle me donnait droit mon âge et mon
peu d’entraînement. J’aurais eu le goût de crier à tue-tête « Amenez-en des défis »…
Mais je me suis gardée une
p’tite gêne… juste pour la forme!!!!
Commentaires