J’avais prévu hier matin,
profiter pour une avant-dernière fois de la voiture d’Amie F. Sans être
surprise outre mesure, lorsque j’embarquai à bord, elle refusa de démarrer.
Bien
sûr…
Qu’à cela ne tienne : il faisait si beau, si soleil et si… froid
(-36) que je pus une fois de plus emprunter le raccourci qui avait fait fuir le
printemps et son dégel. La marche me fit un grand bien surtout qu’elle faisait
suite à une nuit de sommeil de tout repos. Comme quoi il ne faut jamais
désespérer…
La journée se déroula fort
occupée mais je pus quitter comme prévu un peu passé seize heures. Je cadençai
mon pas sur ma sélection de musique « pour
rêver », entrepris la traversée du marécage figé puis l’ascension de
la colline directement en face. Puis subitement et sans que je m’y attende, c’est
là que ça m’a prise...
Pas une douleur au cœur,
ni une crampe au cerveau. Juste… Je trouvais ça beau. Tout… Trop... Cette nature un peu
dégarnie, ce ciel beaucoup trop bleu, cette piste ayant à peine dompté la
nouvelle neige du jour précédent et s’enfonçant dans la toundra telle un ruban de
dentelle déployée …
Le long de ma route, je me
suis arrêtée, cinq fois, le temps de prendre cinq pauses.
Cinq photos du ciel d’un
bleu si bleu, si intensément bleu, que j’aurais aimé l’emmagasiner, le rouler
en boule et en faire un souvenir.
Malheureusement ou
heureusement, sur les cinq seulement deux ont accepté de participer à
mon projet : celle-ci et une autre, qui n’a cependant de bleu que mon ombrage.
Dommage…
Parce que de ce temps-là,
je suis tout, sauf l’ombre de moi-même…
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