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L'art de vivre au temps de jadis



Je n’en avais encore jamais vu, un vrai s’entend! Un bon matin de début de semaine, dans la traverse d’hiver, j’ai aperçu celui-ci, sur la colline, rendant l’âme, à moitié rongé par les vents ou un manque de temps, ses larges blocs de neige durcie empilés en logique Inuit. J’étais surprise et enchantée tout à la fois car j’avais entendu dire qu’à Kuujjuaq, la neige ne se prêtait pas à la construction d’igloos. 

(Faut avouer qu’ici, les « ouï-dire » ce n’est pas ça qui manque!...) 

J’essaie souvent d’imaginer à quoi pouvait ressembler le quotidien des Inuits, le bien avant l’arrivée de la Compagnie de la Baie d’Hudson, le bien avant les maisons. Qu’était leur vie, entassés dans un espace restreint et frigorifié, à peine réchauffé par la chaleur humaine et le feu d’huile de phoque du  qulliq *, à porter leurs vêtements chauds en permanence, sans laveuse-sécheuse pendant tous les longs mois d’hiver?...

Comment pouvait-on se débrouiller avec de jeunes bébés aux… couches, sans couches ni eau courante?... Que pouvait-être la préparation des repas sans les chaudrons « Le creuset » ou la mijoteuse?... Ou encore pire, deux-trois ado qui rentrent pis qui sortent sans arrêt sans fermer la porte derrière eux?… 

Je divague

N’empêche que… Au moment où j’écris ces lignes, il n’y a plus d’électricité depuis une quinzaine (quarante-cinqeuh… cent vingt…) minutes. Le jour s’étiole et arrive à sa fin. Moi bientôt, j’aurai… faim! Je jette un œil sur ce que j’aurai à me mettre sous la dent vite fait : des craquelins, du fromage, du saumon et du thon en boîte, quelques légumes. Ça ira…

Il fait déjà sombre. J’ai fermé les portes des appartements pour conserver la chaleur le plus longtemps possible… J’espère que ça ne s’éternisera pas...

Ça m’apprendra à vouloir écrire quelque chose sur « l'art de vivre au temps de jadis... des Inuits»…

* bol creusé dans  la pierre à savon fournissant chaleur et lumière


Commentaires

Zoreilles a dit…
Je me suis posé souvent les mêmes questions que toi : comment faisaient-ils? Ce qu'on appelle, nous, la simplicité volontaire, eux sont passés maîtres là-dedans et ils appellent ça la survie...
Tu sais, c'est comme les premiers habitants de régions éloignées comme l'Abitibi. Ils ne l'ont pas eu facile non plus, mais il y avait quand même le bois pour se chauffer, la terre où pouvait pousser des légumes, les routes et la proximité, malgré tout de magasins généraux...
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