Épilogue
C’est
ici que se perdît le « Ils » et que le « Elle », seule, poursuivît la route…
Jour de la fin, fin d’un
rêve rêvé éveillé… Ou le réveil sur un rêve qui s’achevait?… « À quoi bon rêver » se disait-elle, « si de toute façon au réveil, il ne reste plus
rien?... »
C’était triste mais comme
ça!... L’histoire du Sud était maintenant dépassée, du passé, l’attendait le
présent et le temps à venir, avenir à passer… À vivre… L’attendait aussi le Nord… Pas le Moyen ni le P’tit, le
Nord, point… Celui de son Abitibi…
Maintenant qu’elle ne
voyait plus à qui rêver, elle irait faire le plein de blancheurs et de givres,
sillonner les routes glacées pour figer sa peine. Peut-être
réchaufferaient-elles son cœur, en partie égaré sur une plage de poudre blanche?…
Ainsi allait la vie, sa
vie…
p.s.
Elle avait réservé un vol pour Vald’Or en quatrième vitesse et à gros prix, ce lundi avant-midi. Alors qu’elle attendait
l’embarquement, porte 27, et qu’elle jasait au téléphone avec sa Bonne Fée, on
annonça un vol. Comme une automate, elle raccrocha, se leva et se dirigea vers
l’employée du comptoir d’Air Jazz. Cette
dernière regarda sa carte d’embarquement et son passeport. Elle passa la
porte menant au tarmac. Dans l’avion, l’agente
de bord détacha la portion habituelle de sa carte d’embarquement. Elle
choisit la dernière place à droite, tout au fond de la cabine.
Les moteurs
tournaient, l’agente de bord en était à son troisième recomptage des passagers.
Soudainement, le commandant éteignit les moteurs. Un homme bardé de son dossard
vert fluo monta à bord et commença à
vérifier l’identité de tous et chacun. Elle fut la dernière.
« Madame, vous avez votre carte d’embarquement? »
« Bien sûr » lui répondit-elle. Et de
sortir sa carte…
« Madame ce vol va vers Rouyn. »
« Mais non, moi je vais à Vald’Or. »
« Vous n’êtes pas dans le bon appareil. »
Elle
n’y comprenait rien si ce n’était, qu’elle n’avait définitivement pas sa place
à bord de ce vol… Elle suivit son guide, penaude et honteuse et regagna la
salle où attendaient patiemment les passagers du prochain vol vers Vald’Or…
Plutôt
que d’embarquer à la porte 27, elle avait suivi, comme brebis égarée, la gang
de la porte 28. Elle avait ainsi retardé sans le faire exprès, le vol vers
Rouyn. Après s’être confondue en excuses, haut et fort, elle s’assit sagement
et attendit… la suite de sa vie…
Commentaires
Et la photo est magnifique, est-ce ta silhouette qu'on voit dans le soleil couchant?
Tu as de la peine que ce rêve se termine, changer ton « ils » pour un « elle ». Je peux comprendre...
Tout dépendra du prix mais à la lueur de mes recherches ce matin, ça semble être la même chose...
À suivre...
C'est ma silhouette que l'on voit, effectivement...
Le 17 février dernier, une Amie Inuk a partagé cette pensée sur FB:
"Sometimes... we must be hurt in order to grow, we must fail in order to know, we must lose in order to gain. Because some lessons in life are best learned through pain. "
Disons que je suis à apprendre...