Soleil, lecture, écriture,
sable chaud… Elle était prête à laisser sa vie se résumer ainsi pour une
portion d’éternité. Elle n’en finissait plus d’aspirer la chaleur par tous les
pores de sa peau et de la laisser fuir en d’infinitésimales particules d’eau.
La vraie vie?... Comme si
elle n’avait rien de plus à dire ni à penser…
Elle voyait les jours s’effacer
les uns devant les autres. Elle se souvenait avoir pris la résolution en début
d’année de focusser sur le « à
moitié plein » plutôt que le « à moitié vide ». Dans sa tête
donc, il restait un peu plus qu’une belle grosse semaine de bon temps, droit
devant. Voir ce qui était à venir, non ce
qui fuyait…
Ce jour, ils avaient flâné
tout le long du port de SARASOTA, s’arrêtant
pour admirer les gros bateaux, certains stationnés pour l’hiver. Comme si on
pouvait parler d’hiver ici…
Au début de la promenade, une gigantesque sculpture en aluminium haute de vingt-cinq pieds narguait les passants de son histoire. Interpellée par le costume, elle fit sienne le récit. Elle se posta près de Celle qui avait fait la une de tous les journaux américains à l’époque de la fin de la deuxième guerre mondiale, le 14 août 1945, pour être, bouquet de roses à la main, venue accueillir comme des milliers d’autres personnes les valeureux revenant des champs de bataille. L’infirmière fut l’otage d’un marin américain, qui la surprit d’un long baiser aux vues et aux sues de la foule amassée… Le « Unconditional Surrender » du sculpteur J. Seward Johnson naîtrait à partir de la photo d’Alfred Eisenstaedt . Elle illustre le V-J Day (Victory over Japan day) maintenant souligné le 2 septembre de chaque année...
Sans savoir pourquoi, elle aurait préféré que la sculpture soit inspirée par la photo de Victor Jorgensen et sa « Kissing the War Goodbye »…
Pouvait-elle avoir
histoire plus romantique? Elle verrait
demain…
Commentaires
Focusser sur le temps qui reste et non pas celui qui fuit... Ouf, méchant contrat à signer, mais j'ai le goût de m'embarquer là-dedans, ça fait tout chaud dans mon coeur, cette réflexion-là.
Zoreilles... nous sommes vraiment dûes pour une tarte aux pommes nous deux!!!!...