C’était bizarre. De n’entendre aucun bruit de
circulation. Comme si St-Joseph-du-Lac était encore profondément endormi.
Pourtant, par-delà le léger voilage couvrant la fenêtre, je percevais l’effacement
graduel de la nuit.
J’étais un peu inquiète de me lever pour aller
zieuter l’heure. D’un coup il ne serait que quatre heures du mat’? J’avais
dormi d’un sommeil profond, celui qui raplombe les idées. Celui qui empêche les
fantômes de venir vous hanter. Si j’avais rêvé (et je l’avais assurément fait), il ne m’en restait
aucun souvenir. Ni bon, ni mauvais. Tant mieux. Ça commençait drôlement bien la
journée.
Alors que je tirais les draps sur ce dimanche,
j’entendis soudain des cris. Intriguée j’ouvris la porte du petit balcon en
retenant mon souffle. Se passait-il quelque drame insolite dans mon village?
Le cri revint. Je souris. Au loin, s’élevait haut
et fort, le chant d’un coq! Quelle Drama Queen je faisais!!!! Venait-il de
chez les Théoret? Des Brassard? Était-ce celui des Lauzon? Des Trottier? Des
Joannette? Des Lafrance? Aucune importance…
Le soleil s’invitait et j’avais bien l’intention
d’en profiter du mieux que je pouvais. Sur le parvis de l’église, des kiosques
s’installaient. Des artistes de tout acabit s’implantaient le Temps d’un
dimanche. Sûrement en attente de la horde de touristes qui viendraient s’amuser
dans les pommes. Ça donnait un air festif à la journée.
Mais j’avais autre plan en tête. Mis à part
celui d’aller faire le plein de cette fraîcheur toute automnale, j’espérais me
pousser jusqu’à St-Eustache pour… pour…
Ah pis non! Je vous le raconterai demain. Parce
que dans le fond, on ne peut jamais vraiment prévoir de quoi sera fait notre aujourd'hui!...
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