Ça faisait déjà quelques
heures que j’étais attelée à la tâche quand je réalisai que les deux, heures et
tâche, avaient avancé à grands coups dans le Temps.
La veille, j’avais rasé le
plancher une bonne partie de la journée, mesurant, coupant, clouant plinthes et
corderons. J’en avais été quitte pour finir la journée nantie d’une lombalgie
lancinante m’ayant poursuivie jusque dans la nuit.
Qu’est-ce que ce sera quand
j’aurai quatre-vingt-dix ans?...
Aujourd’hui la température s’annonçait douce et belle. J’avais
quand même mis le poêle à bois en service. Pour l’odeur. Pour les crépitements.
Pour faire fuir la fraîcheur de la pièce qui n’attendait que moi.
Dans une gestuelle presque
zen, je commençai à peindre. Les corderons et les plinthes. Les portes et les murs.
Je me réfugiai dans la tâche, sans me poser de questions. Je laissai mon esprit
vagabonder là où bon lui semblait. J’en perdis le fil.
Après je ne sais combien de
Temps, je relevai soudainement la tête...
« … Ça
faisait déjà quelques heures que j’étais attelée à la tâche quand je réalisai… »
J’ai compris que j’avais
accompli le travail en ayant l’esprit complètement ailleurs.
Probablement quelque part, au
centre de ma tête…
"Là où la route me mènera", Vassan, mars 2015 |
Commentaires
Cela est plus sécuritaire pour tout.
Bonne journée!
Bonne fin de soirée! ;-)