Tous les dimanches matins nous le ramenaient pour le déjeuner. Il s’installait à « la » table de la Base, vous savez, la place qu’occupe les habitués d’un endroit, « la » table à être!
Toujours, il entrait avec son sourire, un peu retenu, sa politesse, ses vouvoiements (combien de fois lui ai-je demandé de me dire « tu » )... C’est dans ces temps qu’il nous dévoilait secrets de polichinelle ou anecdotes policières de la semaine...
Toujours, il entrait avec son sourire, un peu retenu, sa politesse, ses vouvoiements (combien de fois lui ai-je demandé de me dire « tu » )... C’est dans ces temps qu’il nous dévoilait secrets de polichinelle ou anecdotes policières de la semaine...
Toujours prêt à rendre service, avenant comme pas un, avec une tonne de « jasette » prête à jaillir (combien de fois l’ai-je vu se stationner sur le bord du trottoir en ville, s’arrêter pour me glisser quelques mots... et en profiter pour recevoir mes affectueux bisous...), il était MON Bon Monsieur N.!
Amant de la nature, il parlait de son camp, son refuge, comme trésor précieux. Il nous détaillait ses chasses... les pistes... les bruits...
Même lorsque la Base était fermée, il trouvait l’occasion pour venir faire un tour dans mon fond de rang. S’il m’apercevait à la fenêtre, alors il se stationnait et entrait piquer une p’tite jase ou prendre un café...
Il aimait se promener en motoneige, en véhicule tout-terrain, et bien sûr en camionnette... Il possédait sa petite cabane à pêche qu’il installait sur le lac et qu’il acceptait toujours de partager de bonne grâce...
Je me souviens d’un début d’hiver, où il m’avait déblayé un très long corridor sur la glace avec son « quatre roues », afin que je puisse y patiner avec mes jeunes enfants... Tout ça par pur désir de faire plaisir...
Hier soir, j’ai appris qu’il avait perdu ce long combat qu’il livrait courageusement depuis plusieurs années... Des anges l'ont guidé vers d'autres cieux...
Et cet après-midi, je suis allée lui faire mes adieux... J’aurais aimé pouvoir être près de lui un court instant dans ses derniers moments, lui prendre la main, le remercier pour tous ces bouts d’existence passés avec lui, pour tous ces souvenirs qui feront à jamais parti de ma vie...
Je marcherai pour vous, mon Bon Monsieur N., lors du Relais pour la Vie, en juin prochain...
Et je sais que vous serez là, vous aussi... tout près de moi...
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