« … Chère Kathy,
Je t’écris ces mots dans la langue de Molière. Je sais que là où tu te
trouves, tu en comprendras maintenant facilement le sens. Et pour le reste,
fais-moi signe. En imaginaire, je t’expliquerai dans mon sempiternel anglais
boiteux.
Boiter… C’était
bien la dernière chose que je voulais qu’il m’arrive en ce jeudi qui nous
conduirait à la découverte de Saint-Paul-de-Montminy.
Ce matin-là, nous nous sommes regardées dans le fond de l’âme en nous disant
que nous n’avions qu’un petit 17km à
faire.
Qu’est-ce que les perspectives
peuvent changer en si peu de Temps, n’est-ce pas?
Il faisait un beau soleil. Nous n’étions pas sorties du village, que je
m’arrêtais pour photographier un troupeau de bovins. Des mères et leurs petits.
La fibre maternelle pure nature. Tu l’avais toi, hein, la fibre maternelle?
J’ai pensé que tu aimerais voir cette verdure qui déboulait jusqu’au pied de la
montagne. Celle qui étirait l’horizon d’un sourire.
Celle qui semblait toucher ton Ciel…
En Chemin, nous avons pris le Temps de faire la connaissance de M.
Pouliot. Sa vieille maison. Sa longue jasette. Son besoin. Nous y avons été
très attentives, semant ainsi en passant et mine de rien, un éclat de bonheur
dans sa journée.
Les heures se sont écoulées, douces et calmes sous ces
fragments de
lumière venus d’ailleurs. Nos pas se suivaient, se balançaient.
On jase là… Je t’accompagne…
Je me rappelle ton étonnement quand nous avons visité l’intérieur du Appalaches Spa Plein Air. Les lustres
en bois de caribou te fascinaient.
Nous avons trouvé la route facile. Pour une fois depuis le début de la
semaine, aucune douleur ne vint me hanter. Même chose pour toi. Aucun mal…
La journée s’est éteinte comme toutes les précédentes. C’est ça la Vie
depuis la nuit des Temps. Ce pèlerinage aura le même destin. Demain.
Et toi,
mon Amie Inuke, tu reposes déjà dans la paix de l’éternité…
Ton Amie Fitzsou xoxoxo… »
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