« … J’avais pris place sur le grand patio jouxtant
l’appartement. Confortablement installée dans le fauteuil de rotin blanc, le
visage tourné vers ce qui restait de soleil, j’observais tout et rien. Je me
sentais vivante et c’était bien.
J’étais bien…
Juste devant moi, un long poteau marbrait mon horizon d’un
enchevêtrement calculé de fils, de disjoncteurs et de transformateurs
électriques.
Je sais… Ce n’est pas un environnement rêvé (et j'ai passé moult années à connaître beaucoup mieux...), mais c’est
celui que j’ai choisi. Pour l’instant. En attendant…
Sortant quelques secondes de ma torpeur cérébrale, mon
attention fut attirée par l’étrange danse d’un couple d’oiseaux aux plumes d’ébène.
Perchés, tout là-haut, étaient-ce des étourneaux sans cervelle? Des hirondelles
à tire d’ailes? Ni l'un l'autre?...
Honte à moi, la paysanne, qui ne sait les identifier!
Cependant, je compris sans ambages, leur langage d’amour
circulant d’un fil à l’autre. Curieuse conversation entrecoupée de va-et-vient
céleste…
Sans se soucier de ma présence ni de mes regards insistants,
ils poursuivirent leur jeu de séduction, au vu et au su de tout le voisinage.
Absence de gêne.
Envieuse, je ressentais tout au fond de moi, ce besoin tout printanier
de lancer en l’air un « conte-moi-donc-fleurette-aussi »…
Mais moi…
... je me suis gardée une p’tite gêne!... »
« Quand l’amour ne tient qu’à un
fil », Amos, mai 2016
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Commentaires
Vous progressez, madame. Deux rimes riches...
Bravo!