Mon Amie J a quitté l’hôtel très tôt ce matin pour attraper son vol de huit heures vers Kuujjuaq. Après le casse-tête du remplissage de bagage, je m’armai de courage afin d’arpenter, chargée comme une mule, la St-Catherine en direction ouest jusqu’à la St-Urbain. Comme de raison, j’étais beaucoup trop en avance pour m’enregistrer à mon nouvel hôtel. On accepta gentiment que je me déleste de deux bagages et que je m’installe dans le lobby (jusqu’à quinze heures…) pour y travailler… Et comme de raison, le lien Internet refusa de se faire…
Seigneur !...
Alors, par où commencer pour vous mettre aux faits de ces heures passées avec mon Amie J dans les rues de la Métropole? Comment vous raconter les dessous de cette ville, et ses milliers de pieds foulant d’un pas rapide les surfaces bétonnées?…
Je crois que je vous ferai traverser les jours, un à un, comme je les ai vécus, sans tambour ni trompette. Je me suis sentie ici, comme une touriste dans un vaste pays, alors que je n’étais que dans une ville, sept fois moins populeuse que Beijing…
Comme le monde peut être vaste et petit, tout à la fois…
Aujourd’hui, je reprends le travail dans un lobby d’hôtel, étant devenue itinérante, le temps de quelques heures. Ciel que je n’en ferais pas ma vie, de cette errance quotidienne, ces lits gazonnés, ces repas frugaux, à la merci de la charité de tout et chacun… Cette impression tordue de n’avoir aucun chez-soi…
Ce matin en petit-déjeunant, j’observais dans le parc voisin, le travail de deux policiers, se chargeant de réveiller les Fatigués, profondément endormis sur leur matelas de fortune. Je regardais les simagrées de l’un, gesticulant à grands coups de bras et de circonvolutions par-dessus sa tête…
Jusqu’à ce qu’il se lève et quitte pour un aujourd’hui pareil au hier?...
Commentaires
Certes, tu constates que la pauvreté est à nos portes et pas juste dans les vieux pays comme disait grand-mère...
Ciao l'ange envolé