Cet après-midi, mon père devait rencontrer son médecin. Pendant que nous attendions, j’ai réalisé qu’il était assis à ma gauche. Dans un avion, le pilote est généralement assis à gauche. Je dis généralement, car la seule exception est lorsque l’on apprend à piloter; alors là, l’instructeur s’assied à droite. Et ça m’a rappelé l’époque où j’appris à voler aux côtés de mon père...
J’avais 17 ans. Je n’étais pas encore un ange, ce n’est venu que plusieurs années et quelques enfants plus tard...
Je me souviens de cette fin d’après-midi d’été. Cela faisait déjà plusieurs atterrissages-décollages que nous exécutions. Je me sentais plutôt en confiance et il me semblait que la pratique se déroulait bien. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque mon père, alors que je venais à peine de toucher le sol, me regarda d’un air découragé et me demanda de retourner en bout de piste et de me reprendre... Je ne comprenais pas où j’avais manqué, et mon père se garda bien d’ajouter quoi que ce soit...
Après avoir manoeuvré pour reprendre mon décollage, je vis mon père détacher sa ceinture, ouvrir la porte et me regarder en disant:
« Ok, vas-y toute seule, tu es capable. »
Et moi de lui répondre:
« Ben voyons, tu viens de me dire que je n’avais pas réussi mon atterrissage... »
Et lui d’éclater de rire:
« Vas-y, vas-y... »
Je crois bien que mon coeur a cessé de battre quelques secondes, peut-être même, une éternité... Puis j’ai pensé que s’il était prêt à « risquer » de me mettre un avion entre les mains c’est que je devais vraiment être apte à le faire...
... Et j’ai poussé la manette des gaz au maximum et l’avion se mit à rouler et à prendre de la vitesse jusqu’à ce que les roues quittent le sol. Ça y était, je pouvais voler de mes propres ailes... pour vrai!!!
Je fis le circuit règlementaire. Le temps était clair, moment idéal pour un premier vol solo. Je profitai donc de ce moment au maximum, fière de ce que j’étais en train d’accomplir, car je prouvais que même si « je n’étais qu’une fille », je pouvais le faire... (le monde de l’aviation est habituellement, du moins en ce temps-là, "envahi" par le sexe masculin...)
Quelques minutes plus tard, alors que je préparais mon atterrissage, j’aperçus l’avion qui me précédait, revenir sur la piste...
Zut! Je ne pouvais plus me poser!... Je remis donc les gaz, et refis un autre circuit. Heureusement, la seconde fois fut la bonne!
Je revenais lentement sur le taxiway. Je voyais mon père marcher vers moi, le sourire aux lèvres...
...à ce moment je compris, que lui aussi, était vraiment fier de moi..
J’avais 17 ans. Je n’étais pas encore un ange, ce n’est venu que plusieurs années et quelques enfants plus tard...
Je me souviens de cette fin d’après-midi d’été. Cela faisait déjà plusieurs atterrissages-décollages que nous exécutions. Je me sentais plutôt en confiance et il me semblait que la pratique se déroulait bien. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque mon père, alors que je venais à peine de toucher le sol, me regarda d’un air découragé et me demanda de retourner en bout de piste et de me reprendre... Je ne comprenais pas où j’avais manqué, et mon père se garda bien d’ajouter quoi que ce soit...
Après avoir manoeuvré pour reprendre mon décollage, je vis mon père détacher sa ceinture, ouvrir la porte et me regarder en disant:
« Ok, vas-y toute seule, tu es capable. »
Et moi de lui répondre:
« Ben voyons, tu viens de me dire que je n’avais pas réussi mon atterrissage... »
Et lui d’éclater de rire:
« Vas-y, vas-y... »
Je crois bien que mon coeur a cessé de battre quelques secondes, peut-être même, une éternité... Puis j’ai pensé que s’il était prêt à « risquer » de me mettre un avion entre les mains c’est que je devais vraiment être apte à le faire...
... Et j’ai poussé la manette des gaz au maximum et l’avion se mit à rouler et à prendre de la vitesse jusqu’à ce que les roues quittent le sol. Ça y était, je pouvais voler de mes propres ailes... pour vrai!!!
Je fis le circuit règlementaire. Le temps était clair, moment idéal pour un premier vol solo. Je profitai donc de ce moment au maximum, fière de ce que j’étais en train d’accomplir, car je prouvais que même si « je n’étais qu’une fille », je pouvais le faire... (le monde de l’aviation est habituellement, du moins en ce temps-là, "envahi" par le sexe masculin...)
Quelques minutes plus tard, alors que je préparais mon atterrissage, j’aperçus l’avion qui me précédait, revenir sur la piste...
Zut! Je ne pouvais plus me poser!... Je remis donc les gaz, et refis un autre circuit. Heureusement, la seconde fois fut la bonne!
Je revenais lentement sur le taxiway. Je voyais mon père marcher vers moi, le sourire aux lèvres...
...à ce moment je compris, que lui aussi, était vraiment fier de moi..
Commentaires
Beau moment de confiance d'un père à sa fille.