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Bombe



On en avait entendu parler entre les buissons rabougris du Nunavik. La nouvelle avait filé entre les arbustes de thé du Labrador et les cotons ténus. Elle avait bifurqué par les marais, s’était enfargée dans le lichen pour aboutir, finalement et comme de raison, à la télévision.
 
« Le Ministre de la Santé abolit les Agences de Santé. » Tiens, tiens…


Durant mes trente-six années de pratique, cette organisation est passée de « Conseil régional de la Santé et des Services Sociaux » (CRSSS, prononcer « Cress »), à la Régie Régionale de la Santé et des Services Sociaux (RRSSS) pour finir en 2004 en « Agence de la Santé et des Services Sociaux » (ASSS). Seule, celle du Nunavik avait gardé le nom de Régie. Question de politique, de Convention. D’accords… Entre le gouvernement et le Nord Québécois…



Qu’adviendra-t-il de tous ces travailleurs? Ils seront rapatriés sous une nouvelle appellation? Oh… et puis, non… Je n’entre pas là-dedans. Terrain boueux, comme le sol du Nunavik ces derniers jours… Je vais laisser sécher…

Et puis, plus triste et important encore que la mort des Agences…

Je venais tout juste d’écrire le titre du présent billet, quand j’appris sur MSN, le décès du maire d’Amos, M. Ulrick Chérubin. Depuis belle lurette, il avait conquis les cœurs des jeunes et des moins jeunes. Ce matin, son cœur, en un trop plein d’amour, a lâché à son tour. Depuis bien longtemps, ces concitoyens lui étaient fidèles, belle marque de confiance. Je l’aimais beaucoup, même si je n’avais pas eu l’occasion de le rencontrer très-très souvent. Nous avions la même date d’anniversaire, ça nous faisait un point en commun. Un Capricorne, sensible, aimant, généreux.

Ici non plus, je n’irai pas plus loin. Dans de futiles éloges. J’ai lu l’hommage que lui a rendu sur FB, une ancienne Collègue de Santé au travail. 

AP, tes mots sont trop beaux pour que je puisse même tenter en ajouter d’autres...

Repose-toi bien Ulrick…
photo TC Média - archives





Commentaires

Zoreilles a dit…
Le décès de Ulrick Chérubin a été une onde de choc pour les gens d'Amos, de l'Abitibi-Témiscamingue et bien au-delà. Je n'en rajouterai pas moi non plus mais je n'en pense pas moins. Me sont venus en tête ce jour-là, les mots de Paul Piché dans sa chanson « L'escalier » : « Pour aider le monde/faut savoir être aimé ». Ulrick Chérubin a vraiment réussi à changer le monde...

Quant à l'autre nouvelle, la réforme Barrette, je me tais mais j'en aurais long à dire. Ce qui me désole, c'est qu'il sait vendre sa réforme et l'abolition des Agences régionales de façon à ce que la population en vienne à croire qu'ils auront ainsi plus de soins et services qu'avant. Le palier régional est nécessaire et je ne vois pas en quoi centraliser les pouvoirs pourra améliorer les choses en santé et services sociaux.
Quelle coïncidence que tu es mentionné la chanson de Piché pour faire un lien avec Ulrick! Savais-tu que sur l'avant-dernier collage que j'ai fait en 2012, j'avais justement mis en évidence les paroles de cette chanson?
Tu m'épates d'avoir pensé à ça... et c'est tellement vrai pour Ulrick.
Chaque fois que je prenais un taxi de l'aéroport à Mtl et que mon chauffeur avait la peau noire, je dirigeais tranquillement la conversation sur Amos. Une fois sur deux le chauffeur venait d'Haïti et connaissait ou avait déjà entendu parler d'Ulrick.
Ça m'amusait...
Pour le deuxième sujet, quand on sera assise toutes les deux, face à face, je te dirai ce que je pense de cette loi, avec les yeux que j'ai développé au Nord.
Tu mettras ça à notre "ordre du jour" (parce que moi, j'aurai probablement oublié...)
;-)

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