Passer au contenu principal

Visiteur inopiné



Les dernières belles journées s’étaient étendues sur le Nunavik avec un aplomb ostentatoire et encore moins de retenue que ces milliers de corps blancs envahissant chaque année les plages d’un vrai Sud. Le ciel avait été beaucoup trop bleu, le soleil beaucoup trop brillant, la température, beaucoup trop froide. C’était l’hiver du Nord, un bel hiver…
 
Mine de rien, j’avais poursuivi ma vie nordique, sans rien attendre ni espérer d’un peu de ce spécial pouvant pimenter le quotidien. Je me trouvais gâtée par la Vie, d’avoir vécu une si belle dernière semaine dans les autres villages, d’avoir survolé tant de cette blancheur éclatante, marbrée ici et là, des reflets de lumière projetée par l’astre insolent. Avec cette pensée bucolique en toile de fond, je me disais que l’hiver nordique allait bon train et qu’il laisserait bientôt sa place à un printemps frais et dispo. 

... Il arriva sans crier gare. J’avais bien remarqué les conjonctives un peu rougies : j’avais blâmé la nuit d’insomnie. Je renâclais certaines situations au travail : ça expliquait la gorge qui piquait. Et ce soir, alors que je m’installais sur le divan de cuirette brun chocolat, je me sentis plus que fourbue sans trop savoir pourquoi. Quelques instants plus tard, il se pointait le bout de nez... au bout de mon nez!...

Il avait subtilement usé de perfidie pour réussir à m’attraper. Je ne dirai pas « enfin ». Parce qu’on n’utilise jamais l’adverbe « enfin » quand on parle de lui. Moi qui avais su l’éviter jusqu’à présent… me v’là nantie d’un coryza pour les prochaines semaines…

Zut!...
 
"Vol au-dessus du Nunavik", février 2014

Commentaires

matin d'automne a dit…
Prends bien soin de toi...repose-toi...je compatis ayant eu sa visite qui s'est éternisée. Il y a des visiteurs qui s'invitent et s'incrustent..

Tes petits-enfants sont-ils partis?
J'aimerais bien qu'on se téléphone un de ces quatre.
Bisous nordiques xoxoxo

Messages les plus consultés de ce blogue

Acculée au pied d'un mur...

... Vendredi soir: je suis accroupie au bas de cette immense porte de plexiglas refermée sur les secrets d’années de vie d’un commerce devenu fantôme... ... J’ai le visage tourné vers ce soleil, à en gober jusqu’au dernier atome d’énergie qu’il peut me fournir en cette fin d’après-midi automnal... ... Suis en baisse... Heureusement, P’tit Bonheur et Méo se trouvent près de moi... Fidèles amis... Le « Nous vous donnerons une réponse, au plus tard la semaine prochaine. » est maintenant chose du passé... et comme le « temps n’est rien »... alors, ne me reste plus qu’à attendre « LA » bonne semaine prochaine!!!... Mode attente, une fois de plus... Est-ce que le simple fait d’avoir passé l’entrevue téléphonique suffira à m’avoir fouetté suffisamment les sens ( et le sang ) afin que je poursuive ici ma route, dans le quotidien de mon « petit fond de rang »??... ... À suivre... Comme de raison... Mais voilà! Il me semble que ce soir, j’en ai ma claque de me sentir raisonnable. D’être « comme

Eau et écorce: l'affaire est chocolat!

« … J’avais prévu le coup : l’alarme devait m’extirper de mon sommeil avant même que l’aube ne se pointe. Il y allait de la qualité de l’eau… 3 :45h- Ça en était terminé de ma nuit de rêves sans fin. Il était Temps de sauter dans mon jean et d’enfiler un coton ouaté. Pâques m’attendait… 4 :20h- J’arrivai un peu à l’avance. Les lieux étaient déserts si ce n’était un véhicule à l’aile gauche drôlement cabossée, garé sur le bas côté.  Je saluai le jeune homme qui remontait la pente chargé d’un « jelly can » que je présumai, pleine d’eau de Pâques. En échange, je reçus un discret signe de tête. Pourtant, je me disais que pour croire à cette tradition, il devait y avoir un brin de folie en lui non?... Ça ne m’a pas semblé être le cas. Peut-être était-il beaucoup trop tard pour lui plutôt que beaucoup trop tôt?...  Peu importe… Mes Amis se pointèrent vers 4 :30. À tour de rôle, on prit une gorgée de l’eau recueillie à même la source.  Pour la san

La rivière-du-Loup...

Des smel' et des pommet' des as de piq' Des rav' et des carot' des manch' de piq' D'la fleur d'la poch' d'avoin' des souliers d'boeuf Des fill' et des garçons heureux Elle a un trou ma marmite, Elle a un trou par-dessous La rivière-du-Loup est large, large La rivière-du-Loup est large partout!... Des smel' et des pommet' des as de piq'............ Elle a deux trous ma marmite, Elle a deux trous par-dessous... (clin d'oeil à mon Amie So de Kuujjuaq-Rivière-du-Loup et à l'Ami Pat de Rimouski, à qui j'ai cassé les oreilles pendant quelques kilomètres entre Rimouski et L'Islet-sur-Mer, en février dernier...) ;-)