... Il était une fois, dans une lointaine contrée, une Petite Fée, sorte d’ange venu du ciel, habitant tout au fond d’une verte vallée. Elle logeait dans une minuscule maisonnette en forme de champignon, dont les murs étaient peints en blanc. Sous les fenêtres, dans de petites boîtes, croulaient des cascades de fleurs jaunes et bleues, qui chaque été emplissaient l’air d’un sirupeux parfum.
Son toit, rougi par un soleil toujours trop gourmand, protégeait la Petite Fée, qui travaillait nuit et jour, à la création de costumes de Vies Imaginaires. Elle devait y mettre toute son énergie: il ne lui restait que cinquante petites années pour les terminer. Si elle n’y parvenait pas à temps, les habitants de son village se verraient privé à jamais, de toute forme d’imagination.
Quelle horreur! Elle se devait de redonner espoirs et rêves aux gens...
Ce mauvais sort leur avait été jeté, jadis, par le méchant Tourment, passé maître dans l’art d’inventer des tracas pour les moindres moments de leur existence.
Depuis des dizaines d’années, chaque villageois, petit ou grand, devait pleurer avant de se coucher, ne pouvant croire qu’ils avaient vécu de petits bonheurs, leur permettant de se réjouir et de trouver que la vie était belle. Quelle triste façon de se mettre au lit...
C’est pourquoi, lorsqu’on circulait dans les rues du village, à la tombée de la nuit, on entendait les plaintes des âmes en peine, dominer les hurlements éloignés des loups dans la montagne...
Petite Fée devait redoubler d’ingéniosité dans la présentation de ces Vies, afin de les rendre attrayantes aux yeux de la population. Pour les ramener à croire en l’euphorie de l’existence, elle y intégrait mille et un bonheurs, tous plus grands les uns que les autres. Et comme on avait perdu la capacité de s’émerveiller, elle les cousait, avec des fils aux couleurs changeantes. Ceci avait pour effet de stimuler leur imaginaire...
Une fois la semaine, elle empruntait l’onduleux sentier qui l’a conduisait directement au centre de la place principale.
Et là...
Commentaires
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Quelle jolie histoire... elle fait apparaître de bien belles images.
Merci Mon Ange!
... vivement la suite...