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Rouler sur l'art


Il était plus que Temps d’extirper l’antique-CCM-rouge-pesant-une-tonne d'une dormance indûment prolongée. Treize mois déjà, qu’il s’enrouillait à ne rien rouler, soit depuis le retour de cette fameuse Véloroute des Bleuets en juin 2018.
 
Cet été, dans le même ordre d’idée, c’est à peine si, depuis juin, j’avais marché une vingtaine de kilomètres suite à l’achèvement du Chemin des Outaouais. Il y avait là, une indubitable constance comportementale qui s’expliquait par le principe suivant : lorsque la carotte au bout du bâton tombe, elle entraîne dans son sillage, toute motivation subséquente à la poursuite de ladite activité. 

Je le sais : c’est moi qui tricote Fitzsou! 

Heureusement, lors du fameux « Happy Hour », la conversation déboula sur la passion de rouler. Savez, quand la moitié des invités en sont férus, difficile de faire autrement!

Il ne fut pas long que je m’entendis clamer haut et fort que « demain je pourrais commencer par pédaler jusque chez Rod et Bet », à 2km de chez-moi. Petit défi…

Vendredi matin : en me levant, j’enfilai d’emblée un cuissard. Premier pas. Je sortis de l’hibernation, casque, gants et pompe à air, que je posai bien en vue sur le banc d’entrée. Deuxième incitatif. 

Mais avant de passer à l’action, je tenais mordicus à visiter l’atelier de Maxime Lacourse, puisque dans le cadre de la Route des arts, nous avions accès aux lieux de création des artistes. Quel peintre original, inspiré et inspirant, utilisant l’insertion d’objets hétéroclites dans ses tableaux pour en préciser l’histoire! J’ai piqué un brin de jasette avec lui, et après quelques minutes, j’eus l’impression d’être avec un vieil ami. Très sympathique ce « presque voisin »! 

De retour à la maison, j’ai enfourché l’antique-CCM-rouge-pesant-une-tonne, commençant par une petite virée dans le cimetière d’à côté, histoire de voir si je me rappelais. Après ce concluant essai, je m’engageai sur le Chemin Principal vers Montée du Village, royaume des cyclistes de tout acabit, et j’osai enfin affronter cette peur qui me nouait les tripes juste à l’idée de rouler sur cette étroite bande, parallèle au flot incessant des véhicules circulant à haute (ben… 70km/hre pour moi, c’est de la haute…) vitesse. 

J’ai pédalé le faux plat d’un kilomètre, soufflant comme un bœuf, réalisant à quel point je n’étais pas en forme. De peine et de misère j’atterris chez les Amis Rod et Bet. Parle, parle, jase, jase, Rod alias Ronald Du Repos, me fit visiter son atelier. J’ai été séduite par ses œuvres d’antan colorées, aux infinis détails, complétés par les nombreuses explications de Rod.

C’est bien plus tard que ce que j’avais prévu, que je les laissai pour revenir au village en un coup de pédale, la main sur le frein, trouvant que ça allait trop vite. Paradoxe…

Addenda : Suivi sur Coup de cœur (s) : Non, ce n’était pas d’un être de chair dont j’étais tombée follement sous le charme, dimanche dernier, mais plutôt de l’une des œuvres de l’Ébéniste Serge Lafitte, lui aussi inscrit sur la Route des arts. 

Il s’agissait d’une petite table de chevet, intitulée « A capella de cœurs ». Je n’en avais nullement besoin (merci McSween!), mais j’étais troublée. J’y voyais un lien avec toute l’affection portée à Papa Fitzsou durant les dernières années de sa Vie. Ne me demandez pas pourquoi…

Elle était un peu de guingois. Sur la porte et les côtés, étaient découpés des cœurs rouges, donnant accès à l’intérieur du meuble, par ailleurs évidé. Après moult hésitations à savoir si je la prenais ou non, changeant d’angle, mon attention fut attirée sur l’une des pattes. Un nœud dans le bois était tombé, laissant la patte amincie et sans la teinte bleutée couvrant l’entièreté du petit meuble. J’anticipais une certaine fragilité, que le Jeune Lafitte s’empressa d’étouffer. Je m’en étais donc remise à la providence, disant que je repasserais ce samedi et si le meuble y était toujours, ce serait qu’il était pour moi. Mais voilà…

Comme on ne contrôle pas tout, j’ai appris hier qu’il y a de fortes possibilités que j’aie à accueillir meubles esseulés pour quelques années…ce qui entraînera une réduction certaine de l’espace plancher. J’ai donc décidé de ne pas retourner à St-André-d’Argenteuil aujourd’hui. Et que de toute façon, si j’ai vraiment un jour, à posséder cette table, ça arrivera. Foi de pouvoir d’Univers infini…
« Plaisirs d’hiver », lithographie de Ronald Du Repos, août 2019

Commentaires

Le factotum a dit…
Comme je le disais un jour pas si lointain, je prend la doudou.
Promis M. Le Factotum: quand je prendrai racine dans un CHSLD, et que je devrai me séparer de tous mes biens matériels, je garderai pour vous, cette doudou...

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