J’avais quitté l’appart vers 11h30, dans le but
licite d’aller voir « Jeune Juliette », ce film québécois réalisé par
Anne Émond et qui prenait l’affiche ce même jour. Ensuite, je voulais me rendre
au Musée des Beaux-Arts, voir l’exposition du célèbre designer Thierry
Mugler. C’était la planif pour cette journée-solo-montréalaise…
La veille, l’Amie Jas et moi avions assisté au spectacle
de Katia
Makdissi Warren, dans lequel performait deux choristes Inuits. Avait suivi le
concert de Mama Mihirangi
et les Mareikura, de talentueuses néo-zélandaises Maoris, tout ça dans le
cadre du Festival Présence autochtone. Nous avions passé une dépaysante
soirée.
-- Le film --
L’assistance était plongée dans un tel mutisme
que même une mouche aurait fait un bruit d’enfer. Phénomène probablement
secondaire au scénario, aux images et aux mots qui crevaient le grand écran.
C’était un retour sur ce que pouvait parfois
être, la douloureuse période de l’adolescence avec tout ce qu’elle pouvait
contenir d’intimidation, de méchanceté, d’intolérance face à la différence. Des
histoires de familles éclatées et de ce qui peut en résulter.
Mais ce film, c’est aussi l’amour fraternel et
paternel, la force de l’amitié, l’ingénuité des super-cerveaux. « Jeune
Juliette » c’est tout ça et plus encore. Un beau film de jeunes, pour jeunes…
et moins jeunes!
-- L’après-film –
J’avais à peine mis les pieds à l’extérieur du
Cinéma du Quartier Latin, qu’il s’était mis soudainement à pleuvoir des cordes.
L’idée de marcher sur Sanguinet-Ontario-Président-Kennedy-Victoria-Sherbrooke
O pour me rendre au Musée, s’éclipsa en un éclair. Prendre le métro? Possible…
Aller lire à « l’appartement
de Paris » avec Musso ?... Peut-être…
Je m’engageai sur Maisonneuve et m’arrêtai au Second
Cup du coin. Je commandai un latté et un huileux croissant aux amandes qui me
tomba sur le cœur comme j’observais les parapluies s’inverser sous les rafales
de vent.
La pluie retripla. Les passants couraient pour
se mettre à l’abri sous d’inexistants auvents ou devant l’entrée du métro. Je
me demandais qui avait prévu quoi : impers, ponchos, parapluies. Moi, j’avais
tout laissé dans le 34L. Pratique!
Sarcasme…
Treize minutes et tout s’était calmé. Au-dessus
du Théâtre St-Denis, un coin de ciel bleu cerclé de masses grises se dévoilait
lentement. Les gens avaient retrouvé la nonchalance d’un vendredi après-midi. Sirotant
mon latté, je me demandais si ça valait la peine de me rendre au Musée.
Le métro ou la lecture à « l’appartement
de Paris » avec Musso?...
"Ciel d'ailleurs sur St-Antoine", Montréal, août 2019 |
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