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Vendredi, 9 août


J’avais quitté l’appart vers 11h30, dans le but licite d’aller voir « Jeune Juliette », ce film québécois réalisé par Anne Émond et qui prenait l’affiche ce même jour. Ensuite, je voulais me rendre au Musée des Beaux-Arts, voir l’exposition du célèbre designer Thierry Mugler. C’était la planif pour cette journée-solo-montréalaise… 
 
La veille, l’Amie Jas et moi avions assisté au spectacle de Katia Makdissi Warren, dans lequel performait deux choristes Inuits. Avait suivi le concert de Mama Mihirangi et les Mareikura, de talentueuses néo-zélandaises Maoris, tout ça dans le cadre du Festival Présence autochtone. Nous avions passé une dépaysante soirée.

-- Le film --

L’assistance était plongée dans un tel mutisme que même une mouche aurait fait un bruit d’enfer. Phénomène probablement secondaire au scénario, aux images et aux mots qui crevaient le grand écran.

C’était un retour sur ce que pouvait parfois être, la douloureuse période de l’adolescence avec tout ce qu’elle pouvait contenir d’intimidation, de méchanceté, d’intolérance face à la différence. Des histoires de familles éclatées et de ce qui peut en résulter. 

Mais ce film, c’est aussi l’amour fraternel et paternel, la force de l’amitié, l’ingénuité des super-cerveaux. « Jeune Juliette » c’est tout ça et plus encore. Un beau film de jeunes, pour jeunes… et moins jeunes!

-- L’après-film

J’avais à peine mis les pieds à l’extérieur du Cinéma du Quartier Latin, qu’il s’était mis soudainement à pleuvoir des cordes. L’idée de marcher sur Sanguinet-Ontario-Président-Kennedy-Victoria-Sherbrooke O pour me rendre au Musée, s’éclipsa en un éclair. Prendre le métro? Possible… Aller lire à « l’appartement de Paris » avec Musso ?... Peut-être

Je m’engageai sur Maisonneuve et m’arrêtai au Second Cup du coin. Je commandai un latté et un huileux croissant aux amandes qui me tomba sur le cœur comme j’observais les parapluies s’inverser sous les rafales de vent.

La pluie retripla. Les passants couraient pour se mettre à l’abri sous d’inexistants auvents ou devant l’entrée du métro. Je me demandais qui avait prévu quoi : impers, ponchos, parapluies. Moi, j’avais tout laissé dans le 34L. Pratique! 

Sarcasme

Treize minutes et tout s’était calmé. Au-dessus du Théâtre St-Denis, un coin de ciel bleu cerclé de masses grises se dévoilait lentement. Les gens avaient retrouvé la nonchalance d’un vendredi après-midi. Sirotant mon latté, je me demandais si ça valait la peine de me rendre au Musée.

Le métro ou la lecture à « l’appartement de Paris » avec Musso?...

"Ciel d'ailleurs sur St-Antoine", Montréal, août 2019


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