J’étais assise en compagnie des Amis Maja, au
chalet principal du Parc d’Oka quand une Dame se présenta à nous, dans un
franglais hésitant, demandant à ce qu’on veille sur son vélo un petit cinq
minutes.
Souriant et dans mon anglais boiteux, je lui
autorisai généreusement un bon dix minutes de garde pour le même prix! Nous
venions de briser la glace. À son retour, on échangea encore quelques mots
avant qu’elle n’enfourche son vélo et reparte se promener.
De notre côté, notre trio échangeait sur divers
sujets quand tout à coup, après je ne sais combien de Temps, réapparut la
vieille Dame. Toujours de son charmant accent, elle refit la même demande.
Mêmes sourires échangés. Et cette fois, à son retour, on piqua une vraie jasette...
Elle était âgée de 85 ans. Originaire d’Allemagne,
elle n’était jamais arrivée à maîtriser le français n’ayant pas eu dans son
entourage, quelqu’un avec qui le pratiquer.
Veuve depuis une vingtaine d’années, elle poursuivait
sa mise en forme sur un vélo à l’ancienne (en fait… il ressemblait drôlement au mien!!!...) et ses gants aux
doigts coupés avaient eu de meilleurs jours.
Elle raconta s’être stationnée un peu plus à l’est
du parc, ce qui lui faisait une bonne remontée pour y retourner. En riant, elle
nous avoua qu’il se pouvait bien qu’elle le fasse à côté de son vélo. Elle
quitta sourire aux lèvres.
J’ignore si elle est parvenue à prendre la pente
d’un souffle. Chose certaine, j’espère bien la recroiser un de ces jours pour
lui demander. C’est de ce genre de rencontres impromptues dont je ne me
rassasie pas. Je m’en gaverais jusqu’à exploser de reconnaissance envers la Vie
qui me les fournit.
Paraît que pour vivre centenaire il ne suffit
pas de bouffer aubergines et pecorino, il faut aussi s’engager socialement et
cultiver les liens sociaux.
Alors je pense, que de ce côté, j’ai de bonnes
chances!
Addenda : je m’en vais à Mon-tri-alle jusqu’à
samedi. Y’a un Festival Présence Autochtone qui nous attend, l’Amie Jas et moi. See you…
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