Elles étaient débarquées
dans ma vie un jour gris d’octobre 2009, non par lubie, mais plutôt pour une question
de bien-être anticipé. Autrement dit, j’en avais besoin.
Comme elles affichaient une
bonne moyenne contre les moins trente-cinq que je prévoyais avoir à affronter dans
ma région d’adoption, j’espérais faire un bon achat.
Ce le fut!
Fidèlement, pendant les cinq
années de ma vie Nunavimmiut, elles ont foulé les sols gelés des quatorze
villages Inuits sans jamais regimber, ni faillir à la tâche qui leur avait été
dévolue : tenir mes petits petons bien au chaud!
Sous leurs semelles cramponnées
ont défilé les Kangiqsualujjuaq, Kuujjuaq, Tasiujaq, Aupaluk, Kangirsuk,
Quaqtaq, Kangiqsujuaq, Salluit, Ivujivik, Akulivik, Puvirnituq, Inukjuak,
Umiujaq, Kuujjuaraapik… Je n’ai jamais eu froid… Aux pieds…
… Ou presque!!...
Un hiver avant de quitter le
Moyen-Nord Québécois, elles avaient commencé à démontrer quelques signes de
fatigue. Lentement, le Temps avait fait son œuvre. Inexorablement, jour après
jour, hiver après hiver…
Jusqu’à ce aujourd’hui
Abitibien, où ronger par l’usure…
Tristement, j’ai dû leur faire mes adieux…
… Mes Merrell ne sont plus…
« Adieu mes Fidèles », Amos, février 2015 |
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