Passer au contenu principal

Écrit un vendredi de septembre…



Nous clopinions encore sur l’île de Naxos, quand j’osai le dernier soir, me hisser sur le dos du Vieux Ponte, et cela malgré une bonne dizaine d’années d’abstinence…
 
Je vous entends penser là

J’avais ce rêve de longue date : faire une balade à cheval sur une plage, juste un peu avant que le soleil ne tire sa révérence à l’horizon. Comme la vie m’avait rappelée quelques semaines plus tôt, que nous n’étions sur cette terre, que fragiles éclats de vie, je m'hasardai. J’ignorais comment mes vieilles articulations, muscles déjà endoloris et nerfs coincés se comporteraient. Mais j’avais choisi de leur donner une chance. Valait mieux vivre intensément le moment présent, que d’en regretter les hésitations. 

Bien m’en prit,  car au lever le lendemain matin je pouvais être fière d’eux… et de moi! Sans courbatures post-randonnée, ne me restaient que les bons souvenirs de cette éphémère activité. Je me rappelais le balancement de  mes hanches sur le rythme lent de Ponte, mon corps redressé, dos bien droit, mains posées près de son encolure, la pointe des pieds ancrées dans les étriers. Nous avions traversé des champs desséchés, circulé sous la cambrure de la tête des bambous formant d’étranges grottes naturelles sur fond de graminées jaunies par le soleil. 

J’avais vu les sabots laisser leurs empreintes dans le sable humide et Ponte avait bravement traversé les semblants de lagunes alors que mes pieds baignaient dans l’eau limpide et claire de la mer Égée. Le premier trot m’avait fait frissonner; le deuxième m’avait ramené l’aisance d’antan au triple galop! J’avais repris les soulèvements du postérieur à tous les deux pas, serrant les cuisses et prenant appui sur les étriers, regard fixé droit devant... sans trop savoir ce que je cherchais à voir vraiment… 

Difficile d’exprimer en mots, ces deux heures d’extraordinaires et inoubliables moments. Chose certaine : je pouvais maintenant cocher « fait » sur la liste fictive des « à faire avant de… »

"Sur l'île de Naxos", septembre 2013

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Eau et écorce: l'affaire est chocolat!

« … J’avais prévu le coup : l’alarme devait m’extirper de mon sommeil avant même que l’aube ne se pointe. Il y allait de la qualité de l’eau… 3 :45h- Ça en était terminé de ma nuit de rêves sans fin. Il était Temps de sauter dans mon jean et d’enfiler un coton ouaté. Pâques m’attendait… 4 :20h- J’arrivai un peu à l’avance. Les lieux étaient déserts si ce n’était un véhicule à l’aile gauche drôlement cabossée, garé sur le bas côté.  Je saluai le jeune homme qui remontait la pente chargé d’un « jelly can » que je présumai, pleine d’eau de Pâques. En échange, je reçus un discret signe de tête. Pourtant, je me disais que pour croire à cette tradition, il devait y avoir un brin de folie en lui non?... Ça ne m’a pas semblé être le cas. Peut-être était-il beaucoup trop tard pour lui plutôt que beaucoup trop tôt?...  Peu importe… Mes Amis se pointèrent vers 4 :30. À tour de rôle, on prit une gorgée de l’eau...

Acculée au pied d'un mur...

... Vendredi soir: je suis accroupie au bas de cette immense porte de plexiglas refermée sur les secrets d’années de vie d’un commerce devenu fantôme... ... J’ai le visage tourné vers ce soleil, à en gober jusqu’au dernier atome d’énergie qu’il peut me fournir en cette fin d’après-midi automnal... ... Suis en baisse... Heureusement, P’tit Bonheur et Méo se trouvent près de moi... Fidèles amis... Le « Nous vous donnerons une réponse, au plus tard la semaine prochaine. » est maintenant chose du passé... et comme le « temps n’est rien »... alors, ne me reste plus qu’à attendre « LA » bonne semaine prochaine!!!... Mode attente, une fois de plus... Est-ce que le simple fait d’avoir passé l’entrevue téléphonique suffira à m’avoir fouetté suffisamment les sens ( et le sang ) afin que je poursuive ici ma route, dans le quotidien de mon « petit fond de rang »??... ... À suivre... Comme de raison... Mais voilà! Il me semble que ce soir, j’en ai ma claque de me sentir raisonnable. D’être « comme ...

La rivière-du-Loup...

Des smel' et des pommet' des as de piq' Des rav' et des carot' des manch' de piq' D'la fleur d'la poch' d'avoin' des souliers d'boeuf Des fill' et des garçons heureux Elle a un trou ma marmite, Elle a un trou par-dessous La rivière-du-Loup est large, large La rivière-du-Loup est large partout!... Des smel' et des pommet' des as de piq'............ Elle a deux trous ma marmite, Elle a deux trous par-dessous... (clin d'oeil à mon Amie So de Kuujjuaq-Rivière-du-Loup et à l'Ami Pat de Rimouski, à qui j'ai cassé les oreilles pendant quelques kilomètres entre Rimouski et L'Islet-sur-Mer, en février dernier...) ;-)