J’étais à l’aérogare. J’attendais
le vol qui me ramènerait à Montréal, d’où après une nuit de repos (je l’espérais),
je prendrais la route vers l’Abitibi.
Assise depuis plus d’une
heure, mes pensées me perdaient. Parfois une douleur sourde, comme un coup de
poignard, me surprenait et me coupait le souffle. Au même moment, non loin de
moi, trois belles Dames Inuit murmuraient leur Inuktitut aux intonations
chantantes, douce litanie pour apaiser ma mélancolie.
Dehors le temps présentait
sa grisaille. J’observais le va-et-vient des travailleurs sur le tarmac. Celui
de la Dame de l’entretien ménager, s’affairant à effacer les traces de doigts
laissées par les enfants sur les immenses vitrines. Éloge à la lenteur…
Plus
tard…
C’était maintenant le
souffle des réacteurs qui me berçaient. Le soleil tentait tant bien que mal de
réchauffer ma peine en me plombant le cerveau. J’aurais tant aimé être de
marbre…
Peine perdue…
Pourtant en bas, tout
était si beau. De vifs éclats miroitants, réverbéraient les rayons solaires
parmi les mousses étiolées des nuages. Par le hublot je voyais, solide et
réconfortante, l’aile de l’appareil m’offrant ce soutien dont j’avais tant besoin.
... Pour assumer et vivre la
peine que j’avais de votre peine…
Sympathies…
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